Déclaration de Mgr Olivier de Germay à l’occasion du début de l’examen des propositions de lois sur la fin de vie à l’Assemblée Nationale

Publié le 12 mai 2025

Chaque 8 mai nous faisons mémoire de la folie meurtrière des hommes. Mais nous nous souvenons aussi que le 8 mai 1945 a marqué le début d’un formidable effort collectif de reconstruction et de réunification. Grâce en particulier à des responsables politiques audacieux, l’Europe est remontée de l’abime.

80 ans après, les parlementaires vont débattre sur la fin de vie. Le contexte a changé, nous assistons en effet au lent déclin d’une société dans laquelle les réels efforts de solidarité ont du mal à résister à l’individualisme consumériste destructeur des écosystèmes et de la cohésion sociale ; une société où de nombreuses personnes, pourtant en quête de sens, sont séduites par les mirages d’une vie hédoniste et se laissent entrainer dans l’engrenage de la surconsommation, des addictions, de la violence, des antidépresseurs ou de la dénatalité.

Dans ce contexte, nous avons besoin de responsables politiques qui aient le courage d’aller à contre-courant ! Comme l’histoire nous l’a maintes fois montré, ouvrir des brèches dans l’interdit de tuer ou banaliser la mort provoquée favorise l’expansion de la violence et encourage une culture de l’indifférence. Ne nous y trompons pas, ce n’est pas simplement une question de libertés individuelles qui est en jeu, c’est un choix de société.

Nous comptons sur vous, Mesdames et Messieurs les parlementaires, pour donner le signe d’une société qui veut désormais faire le choix de la vie et de la cohésion !

Ayez le courage de dire non à une pseudo-solidarité qui reviendrait à dire aux personnes âgées qu’on peut les aider à disparaitre. Dites oui à une société qui se reconstruit et se réunifie autour d’un idéal commun qui ne soit pas à géométrie variable : protéger toute vie humaine. Donnez-nous les moyens de soulager et d’entourer de notre affection les personnes en fin de vie. Permettez-nous de les assurer qu’elles ne seront jamais de trop.

+ Olivier de Germay

Archevêque de Lyon