L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 29 juin 2025

Citius, Altius, Fortius, Communiter (38) Année Sainte (24) Les champions Pierre et Paul

Dans les jeux du stade, ceux qui gagnent sont les champions. Il y en a de renommée internationale, nationale, régionale, locale. Souvent ils sont pris pour modèle et stimulent les plus jeunes à s’inscrire dans leur sillage. Certains deviennent parfois des idoles et leurs images s’affichent un peu partout.

Dans la vie de l’Eglise, il y a aussi des champions, on les appelle les saints et ce dimanche 29 juin, nous célébrons les saints apôtres Pierre et Paul. Deux belles figures du calendrier chrétien sur lesquelles nous allons nous arrêter aujourd’hui.

 

Pierre est le plus connu des Apôtres. Son histoire est celle d’un pêcheur qui se laisse interpeler par Jésus. A l’appel du Seigneur, il obéit et se met en route laissant la barque et les filets pour devenir disciple. Son itinéraire nous intéresse car nous voyons que Jésus ne cherche pas des surhommes ou des superhéros. Pierre est à la foi celui qui est capable de confesser la foi en Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16, 16) et de se voir confier une mission : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. (Mt 16, 17-19). Mais il est aussi celui qui se fait rabrouer par Jésus après avoir refusé ce qu’il vient de dire : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt 16, 23). Pierre est aussi l’homme du reniement au temps de Passion : « Je ne connais pas cet homme » (Mt 26, 72) il sera réhabilité et confirmé dans la mission après avoir exprimé son amour au Seigneur : « Sois le berger de mes brebis » (Jn 21, 17). C’est à Rome qu’il rendra à Jésus le plus grand des témoignages celui du martyr (64).

 

Paul a lui un itinéraire différent. Il appartient au groupe des Pharisiens et est un adversaire déclaré de ce nouveau courant religieux qui commence à se répandre après la résurrection de Jésus : « Quant à Saul, il approuvait ce meurtre (celui d’Etienne). Ce jour-là, éclata une violente persécution contre l’Église de Jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie, à l’exception des Apôtres. (…) Quant à Saul, il ravageait l’Église, il pénétrait dans les maisons, pour en arracher hommes et femmes, et les jeter en prison. » (Act 8, 1-3) Il part ensuite pour Damas afin des persécuter les chrétiens. C’est sur le chemin qu’il est rejoint par le Seigneur et qu’il se converti : « Comme il était en route et approchait de Damas, soudain une lumière venant du ciel l’enveloppa de sa clarté. Il fut précipité à terre ; il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Il demanda : « Qui es-tu, Seigneur ? » La voix répondit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. » (Act 9, 3-6) Il passe alors du rôle de persécuteur de l’Eglise à celui de messager de la Bonne Nouvelle et à cela il consacre toute sa vie jusqu’à rendre l’ultime et sublime témoignage lui aussi à Rome (67).

 

Ces deux champions du christianisme nous rejoignent alors que nous sommes en train de célébrer une Année Sainte. Leur exemple nous rappelle que le Seigneur appelle des hommes, des femmes de la catégorie ordinaire, celle des pécheurs et par le travail de la grâce il en fait des témoins, des messagers. Pierre et Paul sont allés plus vite, plus haut, ils sont devenus plus forts, ensemble parce qu’ils ont cru que Celui qui les appelait était capable de transcender leurs faiblesses, leurs péchés pour faire d’eux des disciples missionnaires. C’est bien ce que nous rappelait le Pape Léon lors du Regina caeli ; « même si je suis fragile, le Seigneur n’a pas honte de mon humanité, au contraire, il vient établir sa demeure en moi. Il m’accompagne de son Esprit, il m’illumine et fait de moi un instrument de son amour pour les autres, pour la société et pour le monde. » (2025-05-25)

Michel Cacaud