L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 28 septembre 2025

Prendre soin (4)

L’épisode le plus remarquable de l’histoire d’Israël c’est l’Exode. Souvenons-nous.

Les fils de Jacob étaient partis à Sichem pour y faire paître le troupeau. Joseph, le préféré dont ses frères étaient jaloux, était resté auprès de son père. Jacob l’envoie rejoindre ses frères qui le voyant arrivé se décident à se débarrasser de lui ; après avoir envisager plusieurs scénarios, ils se décident à le vendre à des marchands en route pour l’Egypte (Cf. Gn 37). C’est dans ce pays que Joseph poursuit sa vie. Repéré par Pharaon, celui-ci lui confie de grandes responsabilités (Cf. Gn 41). Survint une grande famine au pays de Jacob qui envoya ses fils en Egypte pour y acheter du blé. Reçus par leur frère Joseph, ils ne le reconnurent pas mais lui oui. Il leur donna ce qu’ils demandèrent et vinrent même s’installer en Egypte (Cf. Gn 42 ss).

L’implantation du peuple hébreux en Egypte se poursuivit, il y prospéra jusqu’au moment où « Un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte. Il n’avait pas connu Joseph. » (Ex 1, 8) A partir de là la situation du peuple va se dégrader allant de mal en pis, jusqu’au moment où pharaon demande que l’on tue tous les nouveau-nés de sexe masculin et réduise le peuple en esclavage. L’un des enfants est cependant sauvé et confié à la fille de pharaon qui lui donne pour nom Moïse et qui l’élève. Arrivé à l’âge adulte, Moïse doit s’enfuir. C’est alors que le Seigneur le rejoint, c’est l’épisode du buisson ardent pour lui confier sa mission : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen. Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » (Ex 3, 7-10)

Dieu qui vient de se révéler à Moïse : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » (Ex 3, 6) va lui confier son nom : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. » (Gn 3, 14) Ce Dieu qui donne son identité en précisant qu’il a vu la misère de son peuple se manifeste comme le Dieu qui prend soin de son peuple. Quelle que soit la situation du peuple, Dieu ne l’oublie pas, il vient à son secours. Il est le Dieu qui prend soin, le Dieu qui se souvient de son alliance et y reste fidèle.

La suite du récit du livre de l’Exode nous enseigne à travers les diverses péripéties comment le Dieu d’Israël va rester fidèle à son engagement même si parfois on doit le lui rappeler comme le fera Moïse lorsque le peuple se fabriquera un veau d’or : « Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la nuque raide. Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les exterminer ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »  Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte par ta grande force et ta main puissante ?  Pourquoi donner aux Égyptiens l’occasion de dire : “C’est par méchanceté qu’il les a fait sortir ; il voulait les tuer dans les montagnes et les exterminer à la surface de la terre” ? Reviens de l’ardeur de ta colère, renonce au mal que tu veux faire à ton peuple.           Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Israël, à qui tu as juré par toi-même : “Je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel ; je donnerai, comme je l’ai dit, tout ce pays à vos descendants, et il sera pour toujours leur héritage.” » Le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple. » (Ex 32, 8-14)

Michel Cacaud