Arrivé au terme du voyage après 40 ans dans le désert, le peuple d’Israël va devoir se séparer de Moïse. Le Seigneur ne permet pas que le peuple entre dans la terre promise sous la conduite de Moïse : « Moïse monta des steppes de Moab au mont Nébo, au sommet du Pisga, qui est en face de Jéricho. Le Seigneur lui fit voir tout le pays : Galaad jusqu’à Dane, tout Nephtali, le pays d’Éphraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu’à la Méditerranée, le Néguev, la région du Jourdain, la vallée de Jéricho ville des Palmiers, jusqu’à Soar. Le Seigneur lui dit : « Ce pays que tu vois, j’ai juré à Abraham, à Isaac et à Jacob de le donner à leur descendance. Je te le fais voir, mais tu n’y entreras pas. » Moïse, le serviteur du Seigneur, mourut là, au pays de Moab, selon la parole du Seigneur. On l’enterra dans la vallée qui est en face de Beth-Péor, au pays de Moab. Mais aujourd’hui encore, personne ne sait où se trouve son tombeau. » (Dt 34, 1-6) La Mission de Moïse s’achève. S’il ne fait pas entrer le peuple dans le pays promis, ce n’est pas parce qu’il ne le mérite pas. Il ne faut pas que le peuple croie que Moïse est son sauveur. Il n’est que l’instrument que le Seigneur a choisi pour conduire le peuple à travers le désert. Le véritable Sauveur, c’est le Seigneur lui-même. Le retrait de Moïse met en lumière le Seigneur qui tout au long de cette traversée a pris soin de son peuple.
C’est Josué qui prend le relai : « Après la mort de Moïse, le serviteur du Seigneur, le Seigneur parla à Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse, et lui dit : « Moïse, mon serviteur, est mort ; maintenant, lève-toi, passe le Jourdain que voici, toi avec tout ce peuple, vers le pays que je donne aux fils d’Israël. Tous les lieux que foulera la plante de vos pieds, je vous les ai donnés, comme je l’ai dit à Moïse ; votre territoire s’étendra depuis le désert et le Liban que voici jusqu’au Grand fleuve, l’Euphrate, tout le pays des Hittites, jusqu’à la Méditerranée, au soleil couchant. Personne ne pourra te résister tout au long de ta vie. J’étais avec Moïse, je serai avec toi ; je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas. Sois fort et courageux, c’est toi qui donneras en héritage à ce peuple le pays que j’avais juré de donner à leurs pères. Quant à toi, sois fort et très courageux, en veillant à agir selon toute la Loi prescrite par Moïse, mon serviteur. Ne t’en écarte ni à droite ni à gauche, pour réussir partout où tu iras. Ce livre de la Loi ne quittera pas tes lèvres ; tu le murmureras jour et nuit, afin que tu veilles à agir selon tout ce qui s’y trouve écrit : alors tu feras prospérer tes entreprises, alors tu réussiras. Ne t’ai-je pas commandé : “Sois fort et courageux !” ? Ne crains pas, ne t’effraie pas, car le Seigneur ton Dieu sera avec toi partout où tu iras. » (Jo 1, 1-9)
Nous voyons, une fois encore que le Seigneur reste fidèle à sa promesse vis-à-vis du peuple : « passe le Jourdain que voici, toi avec tout ce peuple, vers le pays que je donne aux fils d’Israël. » et il s’engage vis-à-vis de Josué : « J’étais avec Moïse, je serai avec toi ; je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas. »
Si les protagonistes changent, ils sont toujours choisis par Dieu qui ne varie pas dans ses projets et qui sait susciter ceux qui vont pouvoir en accompagner la réalisation. Nous savons bien que cette attitude ne concerne pas seulement les temps anciens, l’histoire de l’ancien Israël, elle est celle qui se manifeste aujourd’hui encore, comme le chante le psaume 22 :
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.