Le troisième dimanche de l'Avent est consacré à la joie: la joie de savoir que le Seigneur qui est venu dans la nuit de Noël est aussi Celui qui vient. Cette joie s’exprime liturgiquement pas l’usage de la couleur rose.
Mais qu’est-ce que la joie et particulièrement la joie chrétienne ? Est-elle cette exubérance tapageuse qui envahit souvent nos rues, nos maisons nos stades ou nos salles de spectacle ? Est-elle uniquement le fruit de dépenses souvent exorbitantes ? Nécessite-t-elle la mise en place de moyens matériels extraordinaires ? Est-il nécessaire pour la connaître de dépasser les limites dans lesquelles nous emprisonnent notre nature humaine en ayant recours à l’alcool ou à la drogue, en franchissant les vitesses prohibées ?
Pour moi la joie, la joie chrétienne qui est la seule à rechercher, prioritairement aux autres, trouve son expression dans la tradition liturgique et en particulier dans l’usage du chant grégorien. En effet cette musique est loin de l’exubérance. Elle conduit à la paix intérieure et aussi extérieure, elle crée les conditions de la vraie joie. Parce que cette musique est inspirée, elle ne poursuit qu’un seul but conduire les hommes à la rencontre de Dieu. Et c’est près de Lui que se trouve la joie. Qui n’a pas éprouvé ce sentiment en entendant un chœur de moines ?
Il nous est donné alors des instants de joie, de sérénité dont nous voudrions qu’ils deviennent éternels. Merci aux moines et aux moniales d’offrir à tout le peuple chrétien ce chemin qui conduit à la découverte de la joie. N’oublions jamais de la fréquenter, ne pas le faire ce serait se priver d’un chemin vers la joie. Reconnaissons-le nous en avons tous le désir et c’est un bon désir puisque Dieu nous a créés pour cela. Jésus ne dit-il pas : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15, 11).
Alors ne cherchons pas la joie dans ce qui excite mais dans ce qui apaise. Tenons devant le Seigneur ‘notre âme égale et silencieuse »; comme dit le psaume 131 et alors « notre cœur s’établira fermement là où se trouvent les vraie joies’; (oraison du 21ème dimanche du temps ordinaire). Cela ne nous empêchera pas de participer aux réjouissances humaines et d’y goûter des vrais moments de communion mais nous saurons que cela est éphémères et que pour goûter à la vraie joie il n’est qu’une attitude se tenir paisiblement devant Dieu.