En participant à la Vigile pascale ou aux messes du jour de Pâques, nous venons célébrer la
résurrection du Jésus. Cette solennité annuelle, fête entre les fêtes, nous apporte cette lumière dont le monde enténébré a encore et toujours besoin. Il est parfois difficile de se convaincre que cette lumière est capable de déchirer des ténèbres dont l’épaisseur nous désoriente parfois. Et cependant tout au long des âges les chrétiens qui y ont cru se sont trouvés, eux aussi, exposés à des situations d’une obscurité profonde, d’une violence terrible. A notre tour de tenir très ferme entre nos mains le flambeau de la foi !
Les événements douloureux qui jalonnent nos vies personnelles ou communautaires nous
bouleversent parfois au point d’interroger jusqu’à notre foi. Les émotions nous envahissent et des questions font le siège de notre conscience. Il ne s’agit pas bien sûr de les traiter
légèrement. Elles sont à prendre en compte et des solutions doivent être recherchées pour que des moyens soient trouvés pour apaiser les souffrances ou pour calmer les violences. Mais le mystère d’iniquité qui est à l’origine de tout cela ne peut pas être balayé d’un revers de main. Il existe bien et il faut lui aussi le prendre en compte.
C’est ce mystère qui oppresse l’humanité depuis le premier péché qui a été vaincu par le Christ dans sa mort sur la croix et sa résurrection. C’est de ce mystère d’iniquité dont nous sommes vainqueurs avec le Christ dans les eaux de notre Baptême. Cette victoire doit être proclamer car elle est une Bonne Nouvelle pour tous ceux qui luttent contre les forces du mal agissant dans le cœur des hommes. Si, certes, cette victoire ne sera éclatante qu’au terme de l’Histoire, lorsque le Christ viendra dans sa gloire, il n’empêche qu’elle est déjà bien réelle et peut être à l’origine de beaucoup d’initiatives au service de la paix entre les hommes comme l’histoire de l’humanité qui n’est pas qu’un livre d’horreurs le montre. Souvenons- de ce que Saint Paul écrivait aux Romains : « J’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous. En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir.
Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation,
pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. Nous le savons bien, la
création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. »
Que l’exemple de ces hommes et de ces femmes qui ont cru en cette victoire du Christ nous
stimule aujourd’hui pour qu’à notre tour et à notre place, avec le secours de la grâce de Dieu et la fidélité de notre engagement à la suite de Jésus, nous soyons non seulement les messagers mais les artisans de la paix tant attendue par tous les hommes de notre temps. C’est là la grâce que nous offre, comme un présent, le temps pascal.