Jessica Jeyamaridas – Cité du Vatican
Face à la situation dramatique que vit Haïti, le Conseil épiscopal d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAM), la Confédération des religieux d’Amérique latine et des Caraïbes (CLAR) et Caritas Amérique latine s’unissent pour appeler à une journée de prière pour l’État caribéen. Le rendez-vous est fixé ce vendredi 22 mars. Le pays connaît une situation sans précédent, les épisodes de violence et de criminalité des gangs se sont multipliés depuis la démission du Premier ministre Ariel Henry le 11 mars. Les organismes ecclésiaux invitent donc les paroisses, les congrégations, les instituts et les organisations ecclésiales à ne pas rester indifférents à la souffrance et à «se joindre au cri du peuple haïtien pour que cette voix soit entendue sur la terre et au ciel, confiants dans la miséricorde et la compassion de Dieu pour ses enfants» et à «faire un geste, [d’accorder] un moment ou [de réaliser] une action communautaire concrète».
Mercredi 24 janvier, une première journée de prière avait été organisée par les évêques haïtiens pour la libération des huit personnes enlevées, dont six religieuses de la Congrégation des Sœurs de Saint-Anne. À l’occasion de cette rencontre, les fidèles haïtiens avaient organisé une chaîne de prière dans toutes les paroisses et communautés du pays. La décision de convoquer plus largement cette deuxième journée de prière ce vendredi a une signification symbolique. En effet, le «vendredi de Notre-Dame des Douleurs» est encore célébré dans de nombreuses communautés. Une semaine avant le Vendredi saint, il commémore la souffrance de la Vierge lors de la Passion de son Fils Jésus-Christ. Il est particulièrement fêté dans les pays d’Amérique latine.
Dimanche 17 mars, à la fin de la prière de l’Angélus, le Pape a rappelé la situation du pays et lancé un appel: «Haïti doit devenir un pays avec des institutions solides, capables de rétablir l’ordre et la tranquillité de ses citoyens». Dans la foulée, la Conférence épiscopale haïtienne a publié une déclaration appelant à mettre fin à la violence qui menace de réduire le pays «en ruines et en cendres», encourageant tous les efforts en cours pour trouver une solution à la crise actuelle et restaurer la paix et la sécurité dans le pays. Elle a toutefois précisé qu’aucune personne n’avait été désignée pour représenter l’Église catholique au sein du Conseil présidentiel, ou de toute autre structure gouvernementale, afin de maintenir une «distance morale». Les évêques espèrent que les pourparlers en cours «débouchent sur une véritable entente patriotique inclusive et durable». En attendant, ils rappellent les prières constantes du Pape pour le pays et demandent à tous les Haïtiens de «s’abstenir d’alimenter la violence».