L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 14 mai 2023

Ascension du Seigneur

Jeudi prochain, nous célèbrerons la fête de l’Ascension du Seigneur. Nous nous y préparons.

La Tradition de l’Eglise situe la fête de l’Ascension du Seigneur 40 jours après Pâques. L’Evangile pour sa part ne donne pas d’indication de date nous lisons simplement : « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. » (Mc 16, 19) ou « Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. » (Lc 24, 50-51). L’Evangile de Matthieu parle bien d’un rendez-vous donné par Jésus à ses disciples sur une montagne mais ne parle pas de son ascension. Seul le Livre des Actes des Apôtres fixe la date de l’Ascension 40 jours après Pâques : « C’est à eux (ses disciples) qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. » (Act 1, 3). Nous nous trouvons en face de la même difficulté à propos de la date de la venue de L’Esprit Saint qui selon saint Jean se situe le jour même de Pâques : « Le soir venu, en ce premier jour de la semaine…Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. » (Jn 20 19-22) et selon la tradition lucanienne des Actes des Apôtres 50 jours après Pâques « Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours…Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint. » (Act 2, 3-4). Les rédacteurs des Saintes Ecritures ne sont pas des chroniqueurs au sens moderne du terme. Ils sont des témoins qui à travers leur manière de raconter veulent faire partager leur foi et savent pour cela trouver les manières de capter l’attention de leurs auditeurs en tenant compte de leur situation, de leur culture…

Le sens de cette fête nous est donné par la liturgie, en particulier par la préface. Nous entendons en effet : « Car le Seigneur Jésus, vainqueur du péché et de la mort, est aujourd’hui ce Roi de gloire devant qui s’émerveillent les anges : il s’élève au plus haut des cieux, pour être le Juge du monde et le Seigneur des seigneurs, seul médiateur entre Dieu et les hommes ; il ne s’évade pas de notre condition humaine : mais, en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps l’espérance de le rejoindre un jour.» La fête célèbre la victoire du Christ qui revenant chez son Père d’où il est sorti pour accomplir la mission qu’il lui a confiée, reçoit « l’impérissable couronne de gloire ». En effet dans sa mort et sa résurrection il a sauvé le monde et pour ceux qui croient en lui il prépare dans le Ciel une place. « Là où je suis, dit Jésus, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12, 26). C’est cette espérance – la victoire de Jésus est notre victoire – que célèbre cette fête et nous prions pour qu’elle s’enracine profondément en nos cœurs et que nous ayons à cœur de la faire partager à ceux qui ne l’a connaissent pas, à ceux qui l’ont oubliée, aussi à ceux qui aujourd’hui peuvent la combattre.

Michel Cacaud