L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 19 février 2023

Aux portes du Carême

Mercredi prochain, par le rite significatif de l’imposition des cendres, nous allons entrer dans le temps du Carême.

L’évangile que nous entendons ce dimanche qui est la fin du chapitre 5 de Saint Matthieu dont nous avons commencé la lecture les trois dimanches derniers, nous introduit parfaitement à ce temps privilégié de l’année liturgique que constitue le Carême. Les derniers mots de ce chapitre : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ! » (Mt 5, 48).

Le Carême est le temps où nous réentendons cet appel à la sainteté qui constitue l’objectif de notre vie chrétienne comme nous le rappellent les enseignements du Concile Vatican II : « Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par là même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie. (…) Il est donc bien évident pour tous que l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur état ou leur forme de vie ; dans la société terrestre elle-même, cette sainteté contribue à promouvoir plus d’humanité dans les conditions d’existence. Les fidèles doivent s’appliquer de toutes leurs forces, dans la mesure du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin que, marchant sur ses traces et se conformant à son image, accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient, avec toute leur âme, voués à la gloire de Dieu et au service du prochain. Ainsi la sainteté du Peuple de Dieu s’épanouira en fruits abondants, comme en témoigne avec éclat à travers la vie de tant de saints l’histoire de l’Église. » (Constitution Lumen Gentium n° 39-40).

Cette sainteté qui nous a été donnée au jour de notre Baptême se consolide en nous par le double mouvement qui nous oriente vers le Seigneur et vers nos frères. Les exercices du Carême : jeûne, prière et partage nous sont recommandés pour nous aider sur ce chemin où se perfectionne la sainteté baptismale. En jeûnant, de nourriture, certes, mais aussi de tant d’autres choses qui encombrent notre vie quotidienne lorsque nous ne savons pas les gérer correctement, nous gagnons du temps et aussi de l’argent. Une partie de ce temps gagné peut être consacré à Dieu et ainsi lui redonner sa place dans nos vie : la première, par un temps de prière plus régulier et plus approfondi, par la participation à la messe en semaine, par la lecture de livres spirituels, par l’écoute d’enseignements… L’autre partie peut être consacrée au service de nos frères en particulier de ceux qui attendent le plus de nous ; visite, appel téléphonique… L’argent gagné peut être partagé avec ceux qui sans aucun exercice particulier connaissent quotidiennement la faim du pain quotidien, mais aussi la faim de la connaissance, de l’éducation, du développement. Une autre partie de cet argent économisé peut être mis au service de la mission de l’Eglise : Denier de l’Eglise, quête du dimanche…

Le temps du Carême est aussi celui où nous accompagnons ceux qui dans notre diocèse se préparent à recevoir dans la nuit de Pâques les Sacrements de l’initiation chrétienne. Dimanche prochain, nous aurons la joie d’accueillir Théo qui présentera sa demande de rejoindre notre communauté chrétienne et que nous accompagnerons tout au long de son cheminement en nous laissant renouveler, par l’Esprit Saint, dans la grâce de notre Baptême.

Michel Cacaud