Entendre cette devise olympique : plus vite, plus haut, plus fort, ensemble, au début du temps de l’Avent c’est bien sûr s’interroger d’abord sur ce que signifie le temps de l’Avent.
Il convient de s’arrêter sur la signification du mot Avent. Il traduit le mot latin Adventus qui signifie avènement. C’est ainsi que l’on désignait l’entrée solennelle de l’empereur ou d’une autre autorité dans une ville. Rapporté à la foi chrétienne ce mot prend trois significations lorsque l’on parle de Jésus. Il y a en effet trois avènements du Christ qui sont évoqués par les textes de la liturgie de ce premier dimanche.
Un premier avènement selon la chair, c’est celui de la naissance de Jésus, Noël, que l’on pourrait qualifier de discret, de pauvre (Bethléem, la crèche, les bergers…) rien de très spectaculaire, rien que n’attire l’attention. C’est cet avènement qui est attendu par le peuple Juif et qui est rappelé par notre première lecture : «En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un Germe de justice, et il exercera dans le pays le droit et la justice.» (Jr 33,15). Même si l’accomplissement de la prophétie ne correspond pas exactement à ce qui est annoncé c’est bien la promesse qui se réalise. C’est cet avènement qui est évoqué dans la profession lorsque nous disons : «Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme». C’est le mystère de l’Incarnation.
Un second avènement selon la gloire qui se situe au terme de l’histoire qui est annoncé dans le texte de l’Evangile : «En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue» (Lc 21,25). Le premier avènement garantit la vérité du second. Dieu est fidèle à sa promesse et la réalité du premier avènement nous assure que le second aura bien lieu. Comme les anciens Juifs ont préparé le premier c’est à nous qu’il incombe de préparer le second. C’est là notre mission dans le monde annoncer la venue dans la gloire de notre Seigneur Jésus et la préparer.
Un troisième avènement selon le mystère qui se situe entre les deux autres. Jésus qui est venu une première fois et qui viendra à la fin des temps est celui qui vient dans l’actualité de nos vies comme il l’a promis : «Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps» (Mt 28,20). C’est cette venue qui est évoqué dans la deuxième lecture lorsque l’apôtre Paul écrit aux Thessaloniciens : «Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen.» (1Th 3,12-13) Notre vie selon la loi d’amour assure la présence de Jésus ici et maintenant.
Si nous contemplons le premier avènement dans la nuit de Noël, si nous orientons nos vies en direction du second, nous vivons aujourd’hui le troisième et c’est bien là qu’il nous faut aller plus vite pour monter plus haut et devenir plus forts avec nos frères et sœurs, dans l’accueil de la présence de Jésus. Nous savons d’où nous venons nous qui avons été saisis par l’amour de Dieu dans la grâce du Baptême, nous savons où nous allons car nous sommes déjà citoyens des cieux et nous savons comment vivre pour exprimer la joie de notre foi.