L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 15 décembre 2024

Citius, Altius, Fortius, Communiter (13). Le coach

Les athlètes qui prennent part aux jeux olympiques ne peuvent pas y parvenir seuls, ils ont tous un coach ou un entraineur. Son rôle est de guider celui qui se confie à lui. Ils apprennent à se connaître et le coach donne les conseils, enseigne les règles, encourage, corrige, stimule, donne confiance. C’est dans la mesure où l’athlète est docile à son coach qu’il peut envisager de progresser et le jour venu de pouvoir prendre sa place sur la ligne de départ ou au sein de l’équipe.

Il en va de même pour notre vie chrétienne. Nous ne pouvons pas progresser seuls, comme le rappelait le saint curé d’Ars : « un chrétien isolé est un chrétien en danger ». Nous avons besoin d’un coach, d’un guide mais il peut prendre plusieurs visages : le Saint Esprit, notre saint patron et aussi notre accompagnateur spirituel.

Le Conseiller spirituel, c’est un ainé dans la foi, un prêtre, un religieux, une religieuse ou un chrétien en qui l’on a confiance, dont la mission n’est pas de modeler à son image celui qui se confie à lui mais d’être à ses côtés comme témoin de l’œuvre de la grâce. Il peut conseiller, éveiller à la présence de Dieu, accompagner le chemin spirituel, permettre que soient évitées certaines erreurs de trajectoire. Le conseiller spirituel peut rappeler que tout chrétien est appelé à être disponible pour répondre à l’appel de Dieu. Il ne doit jamais se substituer au Seigneur ou comme dirait le saint curé d’Ars « d’enjamber sur le Bon Dieu ». Le conseiller spirituel est un serviteur. Ce premier coach se rencontre dans le dialogue.

Le saint patron ou un autre saint, à notre Baptême, nous avons reçu le nom d’un saint, cette figure de sainteté peut éclairer et guider notre vie chrétienne. Il se trouve que parfois notre saint patron à une vie qui est peu renseignée, nous pouvons en choisir un autre dont le témoignage nous est plus proche, plus abordable. Les saints nous rappellent qu’essayer de vivre comme Jésus nous l’a enseigné ce n’est pas mission impossible, qu’en étant disponible à la grâce et en apportant à son travail en chacun d’entre nous, notre propre contribution nous pouvons nous aussi avancer sur le chemin de la sainteté. Il ne s’agit pas de vouloir imiter en tout point la vie de ce saint car il a vécu en un autre temps, il fut confronté à d’autres situations. Il s’agit d’être saint aujourd’hui. La figure de Carlos Acutis nous montre que l’on peut être saint tout en étant geek ! Ce deuxième coach se rencontre dans la lecture ou le pèlerinage.

Le Saint Esprit, il est celui que Jésus nous a laissé pour que nous ne soyons pas seuls en face de notre vie chrétienne : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. » (Jn 14 16-18) C’est lui en quelque sorte le coach principal celui qui nous permet de réaliser la synthèse car il est « l’Esprit de Vérité ». Ce troisième « coach » se rencontre dans la prière et la Sainte Ecriture.

Jean-Baptiste que la liturgie de ce dimanche nous donne en exemple fut ce guide, ce « coach » pour ceux qui l’interrogeaient et voulaient, répondant à son appel, se préparer pour accueillir le Messie. Que nous aussi nous sachions nous laisser guider par ceux que le Seigneur nous envoie pour accueillir Celui qui est venu, qui viendra et qui vient pour nous entrainer plus vite, plus haut nous rendre plus forts tous ensemble !

Michel Cacaud