L’ouverture de l’Année Sainte (24 décembre 2024) par le pape François ne vient pas interrompre notre réflexion commencée au début de l’année pastorale conduite par la devise olympique : plus vite, plus haut, plus fort, ensemble, elle vient au contraire lui donner un coup de pouce en voulant apporter un surcroit de dynamisme à notre vie chrétienne.
Qu’est-ce donc qu’une Année Sainte ?
Il faut pur cela se référer aux origines bibliques du jubilé telle qu’elle est présentée par le livre du Lévitique : « Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé : chacun de vous réintégrera sa propriété, chacun de vous retournera dans son clan. Cette cinquantième année sera pour vous une année jubilaire : vous ne ferez pas les semailles, vous ne moissonnerez pas le grain qui aura poussé tout seul, vous ne vendangerez pas la vigne non taillée » (Lv 25, 10-11).
Dans la tradition de l’Eglise le premier jubilé est proclamé, relativement tard, en l’an 1300 par le pape Boniface VIII. Cette démarche est proposée au peuple chrétien pour qu’il fasse une expérience renouvelée de la miséricorde du Seigneur. Cette démarche est donc une occasion de libération et de purification du péché afin d’être renouvelé dans la grâce du Baptême et de la Confirmation, ces deux sacrements qui avec l’Eucharistie forme le triptyque de l’initiation chrétienne. Le jubilé étant célébré tous les 50 ans, les papes au cours de l’histoire ont instauré l’année sainte qui s’intercale entre deux jubilés pour permettre au plus grand nombre de pouvoir participer, l’espérance de vie étant autrefois beaucoup plus réduite que de nos jours. Les derniers jubilés ont été célébrés en 1950 et 2000 et il y a eu une année sainte en 1975 et une vient de commencer avant que soit célébré en 2050 le prochain jubilé. Ce sont les jubilés et les années saintes ordinaires. Les papes ont pu promouvoir des jubilés extraordinaires comme par exemple le jubilé de la Rédemption promulgué en 1933 à l’initiative du pape Pie XI et repris en 1983 par saint Jean-Paul II. Le pape françois a promulgué un jubilé de la Miséricorde en 2015. En règle générale le but géographique du jubilé ou de l’année sainte est la ville de Rome. Il arrive que le pape décide d’étendre à l’ensemble de l’Eglise les lieux de pèlerinage comme ce fut le cas en 2015 et comme c’est encore le cas aujourd’hui : « Je pense à tous les pèlerins de l’espérance qui arriveront à Rome pour vivre l’Année Sainte et à ceux qui, ne pouvant se rendre dans la ville des apôtres Pierre et Paul, la célébreront dans les Églises particulières » (Bulle d’indiction* 9 mai 2024). Ce dimanche 5 janvier notre archevêque préside une célébration qui conduit les pèlerins de l’église Saint Paul à la Primatiale pour ouvrir l’année sainte dans notre diocèse.
C’est donc stimulés par cette année sainte que nous irons plus vite, plus haut, que nous deviendrons plus forts ensemble à la rencontre du Seigneur et de nos frères ! Que cette année sainte soit pour tous et pour chacun une bonne année !
*Bulle d’indiction : document par lequel le pape annonce une année sainte et en donne les
orientations.