La première lecture de ce dimanche commence par ces mots : « Soyez forts, ne craignez pas.
Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. ». Nous ne sommes pas loin de ce que nous entendions dimanche dernier en reprenant les éléments de la devise olympique : plus vite, plus haut, plus fort, ensemble. La force dont il est ici question n’a rien de violent ou d’agressif mais elle prend sa source dans le dessein de Dieu qu’il nous est proposé d’accueillir et de nous laisser conduire par lui. Pour cela nous avons besoin que le Seigneur touche nos oreilles surtout celles de notre cœur pour que nous soyons attentifs à sa parole et touche aussi notre langue pour que nous proclamions la vérité.
L’Evangile de ce jour nous présente l’épisode de la guérison d’un sourd muet, signe messianique comme le rappelle le passage du livre d’Isaïe : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie. » (Is 35, 5-6). Ainsi Jésus se fait connaître comme le Messie attendu. Il adresse à ce malade un ordre : « Ouvre-toi ». Ce disant, il ne s’adresse pas à ses oreilles, afin qu’il entende ni à sa langue afin qu’elle se délie mais à lui afin qu’il reconnaisse qui est celui qui lui parle et qui bien plus qu’une guérison physique, certes importante, veut réaliser une rencontre avec cet homme. Les témoins de la scène en sont aussi les bénéficiaires et ils s’ouvrent eux aussi et ils reconnaissent en Jésus un personnage singulier qui pourrait bien être le Messie : « Tout ce qu’il fait est admirable il fait entendre les sourds et parler les muets. » (Mc 7, 37).
Le sourd-muet n’a pas de nom, il reste un personnage anonyme, c’est sans doute pour que nous apprenions à nous reconnaître en lui. Si physiquement nous entendons bien et que notre élocution est bonne, il n’empêche que spirituellement nous sommes des sourds-muets. Nous avons du mal à nous ouvrir pour écouter la Parole de Dieu et nous sommes bien malhabiles pour la proclamer. Alors Jésus s’adresse à nous, en ce dimanche : « Ouvre-toi » pour que ma parole ne touche pas seulement tes oreilles mais pénètre ton cœur et suscite ta conversion. « Ouvre-toi » pour qua ta langue se délie et que tu puisses proclamer la bonne nouvelle non seulement par des mots mais aussi par l’engagement de toute ta vie. Le rite de l’Effétah est l’un des rite du Baptême : « Ouvre-toi ! le Seigneur a fait entendre les sourds et parler les muets ; qu’il te donne d’écouter sa Parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père ». C’est bien à cela que Saint Jacques nous invite lorsqu’il nous demande de ne pas faire de différence entre les personnes.
Dans la célébration de l’Eucharistie, nous revenons comme à la source de notre vie chrétienne et dans la communion au Corps et au Sang du Christ nous recevons cette force qui nous donne de vivre au quotidien en véritables chrétiens !