Le troisième conseil que nous donne l’Eglise pour le temps du Carême c’est le partage.
Les sportifs qui se préparent à aller plus vite, à grimper plus haut, à devenir plus forts ne le font pas seuls, ils le font ensemble. Il y a donc une dimension de partage dans ces stages de préparation aux grandes compétitions : partage de conseils, d’expériences, de compétences, écoute attentive, aide pour le décentrement etc.
Pendant le temps du Carême, l’exercice du jeûne nous oriente vers le partage. Les économies que nous faisons en nous privant de nourriture ne sont pas destinées à organiser un bon banquet à Pâques. Elles sont destinées à être offertes à ceux qui sans aucun effort particulier jeûnent parce qu’ils n’ont de nourriture ni pour eux ni pour ceux qui leur sont confiés. Cette orientation est aussi celle de la prière. Si je me rapproche de Dieu par une de prière plus soutenue, d’une certaine manière renouvelée, je ne peux pas le faire sans me rapprocher de mes frères par le partage des biens matériels envers les plus pauvres mais aussi par une disponibilité plus grande vis-à-vis de mon prochain qu’il soit pauvre ou riche. Saint Jean nous l’enseigne : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. » (1Jn 4, 20)
Partager sur le plan matériel : Si d’une certaine manière nous devons essayer d’être attentifs à toute détresse, il n’empêche que nos moyens matériels et nos disponibilités ne sont pas inépuisables. Nous devons donc vivre des solidarités significatives adaptées à notre situation. Nous avons, dans ce cadre, proposé d’orienter notre attention vers la paroisse Notre-Dame du Perpétuel Secours en Haïti dont le curé est le Père Lukson. Il y a quelques semaines nous avons lancé un jumelage qui sur le plan matériel à deux orientations l’une vis-à-vis des enfants dont nous voulons soutenir la scolarisation en participant aux frais d’alimentation nécessaires. Un enfant ne va en classe que si le repas de midi lui est assuré car il vient à l’école à pieds, parfois de loin et doit rentrer chez lui de la même manière. Nous avons lancé une campagne pour apporter une aide au Père Lukson et à ses collaborateurs dans ce domaine. Merci à ceux qui ont déjà souscrit à cette initiative et nous encourageons les autres à les rejoindre. La seconde orientation est la participation que nous pouvons apporter par une aide ponctuelle concernant un projet particulier. C’est l’objectif de notre campagne de Carême et de l’opération pain-pomme organisée mercredi dernier et à laquelle chacun peut participer généreusement.
Partager sur le plan humain et/ou spirituel : C’est ce que nous pouvons faire vis-à-vis de ceux qui nous sont plus proches géographiquement et qui ne sont pas dépourvus sur le plan matériel mais qui peuvent l’être sur le plan humain, affectif ou spirituel. Cela peut se vivre dans le cadre familial, scolaire, associatif, professionnel. Sans exclure personne, il me semble que nous pourrions porter notre attention sur les plus jeunes. Nous savons que le suicide est la première cause de mort pour les plus jeunes. Souvent à l’origine, il y a le harcèlement, l’exclusion, le manque d’attention. Essayons de leur être disponibles, de les accompagner, de les soutenir, de ne pas les enfermer dans des attitudes ou des orientations qui ne peuvent être que passagères. Nous pouvons aussi prier pour leurs parents, leurs éducateurs et aussi pour que le regard de leurs camarades ne les ostracise pas. Qu’ils découvrent la joie de la rencontre, de l’amitié qui donne confiance et qui éclaire l’avenir.
Nous n’oublions pas Gwendoline, Max et Lys qui se préparent à recevoir la grâce du Baptême.
