L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 15 juin 2025

Citius, Altius, Fortius, Communiter (36) Année Sainte (22) Bienheureuse Trinité

Dans les sports d’équipe, il y a toujours un rite d’intégration, on n’entre pas dans une équipe sans avoir accompli les rites de passages. Ils diffèrent souvent d’une équipe à l’autre, d’un pays à l’autre. Une fois ces démarches accomplies, le joueur peut prendre sa place dans l’équipe.

Avec toutes les précautions d’usage, nous pouvons dire que par la grâce du Baptême, nous avons été unis au Christ mort et ressuscité et par cette union nous sommes entrés dans le mystère de la Sainte Trinité, nous y avons été intégrés. Le mystère de la Trinité ne nous est donc pas extérieur mais bien intérieur et personnel puisque nous lui appartenons, nous en faisons partie car c’est bien au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit que nous avons été baptisés.

Le mystère dans la foi catholique est une réalité qui n’est pas accessible en dehors de la révélation. C’est parce que nous nous laissons éclairés, guidés par le Saint-Esprit que nous entrons dans la connaissance de la vérité. La longue tradition de l’Eglise nous aide aussi tandis que nous voulons davantage connaître ce mystère auquel nous croyons. Les textes bibliques et en particulier ceux du Nouveau Testament, les Pères de l’Eglise, l’enseignement des conciles, les théologiens et les auteurs spirituels viennent à notre aide : « O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité ; que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre mystère ! Pacifiez mon âme. Faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là, toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice » (Prière de la Bienheureuse Élisabeth de la Trinité). Le pape Benoît XVI nous introduit lui aussi dans une approche de ce mystère : « Lorsque l’on pense à la Trinité, ce qui vient d’abord à l’esprit est la dimension du mystère: ils sont Trois et ils sont Un, un seul Dieu en trois Personnes. En réalité Dieu ne peut pas être autre chose qu’un mystère pour nous dans sa grandeur, et toutefois il s’est révélé: nous pouvons le connaître dans son Fils, et ainsi aussi connaître le Père et l’Esprit Saint. La liturgie d’aujourd’hui, en revanche, n’attire pas tant notre attention sur le mystère, que sur la réalité d’amour qui est contenue dans ce premier et suprême mystère de notre foi. Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont un parce qu’ils sont amour et l’amour est la force vivifiante absolue, l’unité créée par l’amour est plus unie qu’une unité purement physique. Le Père donne tout au fils; le Fils reçoit tout du Père avec reconnaissance; et l’Esprit Saint est comme le fruit de cet amour réciproque du Père et du Fils. Les textes de la Messe d’aujourd’hui parlent de Dieu et parlent donc d’amour; ils ne s’arrêtent pas tant sur le mystère des trois Personnes, que sur l’amour qui en constitue la substance ainsi que l’unité et la trinité dans le même temps. » (2011-06-19)

Accueillons la riche tradition de l’Eglise et allons toujours plus vite, plus haut devenons plus fort ensemble dans la connaissance de cet admirable mystère dans lequel nous avons été introduits par la grâce du Baptême.

Michel Cacaud