L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 8 juin 2025

Citius, Altius, Fortius, Communiter (35) Année Sainte (21) Le souffle de l’Esprit

Dans les disciplines sportives, quelles qu’elles soient, l’apprentissage de la maîtrise de la respiration, du souffle est essentiel. Le sportif débutant ou confirmé doit maîtriser sa respiration pour aller plus vite, plus haut, devenir plus fort, ensemble. Celui qui n’a pas cette capacité sera vite disqualifié.

Dans la vie chrétienne il est aussi question du souffle, du souffle de l’Esprit-Saint. Il est communiqué par Jésus ressuscité au jour de Pâques selon la tradition Johannique : « Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »  (Jn 20, 22-23) ou au jour de la Pentecôte selon la tradition de Luc dans les Actes de Apôtres : « Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. » (Ac 2, 1-2)

Ce souffle de l’Esprit anime la vie de l’Eglise tout entière. C’est lui qui éclaire nos intelligences et ouvre nos cœurs pour que nous entrions dans la connaissance des enseignements de Jésus : « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. » (Jn 16,13) Il convient donc que nous l’invoquions lorsque nous prions et lorsque nous ouvrons le livre des Saintes Ecritures. Il est l’éducateur de notre foi : « C’est pourquoi je vous le rappelle : Si quelqu’un parle sous l’action de l’Esprit de Dieu, il ne dira jamais : « Jésus est anathème » ; et personne n’est capable de dire : « Jésus est Seigneur » sinon dans l’Esprit Saint. » (1Co 12,3) La tradition liturgique de l’Eglise le manifeste lors de certaines cérémonies, en particulier les Ordinations, par le chant de l’hymne « Veni Creator Spiritus ». Ce fut le cas lors du récent conclave.

C’est lui, l’Esprit-Saint qui est à l’œuvre dans le cœur des hommes et qui les prédisposent à accueillir le témoignage des chrétiens. Qui en dehors de lui entrainent des incroyants à venir frapper aux portes de nos églises en se disposant à se préparer à recevoir les sacrements de l’Initiation chrétienne ?

C’est lui, l’Esprit-Saint, qui pousse la barque de Pierre l’invitant à vivre l’aventure apostolique. C’est après avoir reçu l’Esprit-Saint que les apôtres, délivrés de leur peur, ouvrent les portes du Cénacle où ils étaient enfermés et se mettent à proclamer la Bonne Nouvelle (Cf. Ac 2,4ss). Tout au long de l’histoire de l’Eglise c’est bien l’Esprit-Saint qui a poussé les missionnaires à quitter leur pays pour aller, souvent au péril de leur vie, annoncer l’Evangile aux nations. C’est le même Esprit qui peut faire de nous ces messagers dont l’Eglise a besoin aujourd’hui. Nous savons, en effet, que la mission concerne nos voisins, nos amis qui nés dans la tradition catholique ont pris leur distance.

En cette Année Sainte soyons réceptifs au don de l’Esprit reçu au Baptême et à la Confirmation pour que nous allions plus vite, plus haut, pour que nous devenions plu forts ensemble pour entrer dans une connaissance renouvelée du mystère de Jésus et de la foi chrétienne et que nous en devenions les joyeux messagers.

Michel Cacaud