L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 22 juin 2025

Citius, Altius, Fortius, Communiter (37) Année Sainte (23) La vraie nourriture

Dans la mise en condition des sportifs il y a bien sûr l’attention à l’alimentation. Il y a ce que l’on peut manger et ce que l’on ne peut pas manger en vue de la compétition. Cela demande une attention et certains renoncements.

Dans la vie chrétienne, il est aussi question de nourriture comme nous le rappelle chaque dimanche la célébration de l’Eucharistie et certaines fêtes comme celle du Jeudi Saint ou encore celle du Corps et du Sang du Seigneur encore appelée Fête Dieu que nous célébrons ce dimanche.

Notre vie chrétienne a besoin de nourriture, comme notre vie naturelle. La nourriture qui nous est proposée est celle que Jésus nous donne. Il institue ce repas au cours de la dernière scène et il en donne le sens dans ce discours à Capharnaüm que nous rapporte Saint Jean :

Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie.

Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.

Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain,  il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

(Jn 6, 47-51)

Cette nourriture qui est le don de Dieu nous rappelle à chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie le mystère pascal dans le lequel nous avons été plongés au jour de notre Baptême. Les paroles de la consécration l’évoquent et l’anamnèse le résume : « nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » Les diverses préoccupations de nos vies nous éloignent parfois, souvent, de la grâce de notre Baptême et de notre identité chrétienne, il est donc salutaire que ce rappel hebdomadaire nous soit fait.

Cette nourriture nous rappelle aussi que contrairement aux aliments qui nourrissent notre vie naturelle et qui peu à peu se transforment en nous l’Eucharistie produit l’effet inverse, elle nous transforme en Celui que nous recevons, elle fait de nous les membres du Corps du Christ :

« Si vous voulez comprendre ce qu’est le corps du Christ, écoutez l’Apôtre, qui dit aux fidèles : Vous êtes le corps du Christ, et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps (1Co 12,17). Donc, si c’est vous qui êtes le corps du Christ et ses membres, c’est votre mystère qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. A cela, que vous êtes, vous répondez : « Amen », et par cette réponse, vous y souscrivez. On vous dit : « Le corps du Christ », et vous répondez « Amen ». Soyez donc membres du corps du Christ, pour que cet Amen soit véridique. » (Saint Augustin sermon 272)

Cette nourriture nous rappelle ce compagnonnage au quotidien auquel Jésus s’est engagé : « Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (Mt 28, 20). Même si l’Eucharistie ne concentre pas l’unique manière pour Jésus de manifester sa présence, elle en est sans doute l’expression la plus éloquente. Rappelons que Jésus est présent aussi dans sa Parole, dans l’assemblée, dans la personne du ministre et dans chacun de nos frères.

Si donc nous voulons aller toujours plus vite, plus haut et devenir plus forts ensemble il nous faut reprendre cette demande adressée à Jésus : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là » (Jn 6, 34) Voilà pourquoi la participation à l’Eucharistie dominicale est dans la vie chrétienne non pas une option mais une obligation.

Michel Cacaud