La semaine dernière avec la profession de foi de Saint Pierre, nous avons réalisé à quelle hauteur veut nous élever notre Credo. Nous avons compris que seuls nous n’y parviendrons pas mais avec la grâce de Dieu, tout devient possible. Comme l’écrit l’apôtre Paul : « Je peux tout en Celui qui me fortifie » (Ph 4, 13)
Aujourd’hui, je voudrais revenir sur l’enseignement que nous livrait Saint Jacques la semaine dernière : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » (Jc 2, 18). Là aussi, il nous faut avoir la sagesse et la patience de gravir les échelons pour atteindre le sommet. Car il s’agit de monter très haut comme nous le rappelle Jésus à plusieurs reprises dans ses enseignements : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment., Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » (Lc 6, 27-38) On peut également citer (Mt 5, 17- 6, 29).
C’est l’enseignement constant de l’Eglise de faire coïncider l’approche du mystère de Dieu, avec l’approche du frère : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. » (Jn 4,20). Dans cette ascension, nous pouvons constater nos progrès mais aussi nos échecs car encore limités dans la condition humaine, nous avançons cahin-caha… Rien d’étonnant ! Quelques fois sur le chemin ascensionnel de la sainteté, nous progressons, d’autres fois notre pied se pose sur la pierre qui roule sous nos pas (celle de nos péchés) et nous reculons ainsi nous constatons que notre progression n’est pas constante mais qu’elle est soumise à notre condition de pécheurs. D’étapes en étapes, de conversions en conversions et de sanctifications en sanctifications, voilà la réalité de notre vie chrétienne. Les Sacrements de l’Eucharistie et de la Pénitence nous replongent en quelque sorte dans les eaux de notre Baptême et nous permettent de recevoir les grâces dont nous avons besoin pour poursuivre l’ascension et de ne pas sombrer dans la désespérance. Le but ne sera atteint qu’au terme de notre pèlerinage terrestre lorsque nous paraîtrons face à Dieu.
Alors et alors seulement nous connaîtrons la perfection à laquelle nous sommes appelés en attendant souvenons-nous avec Saint Augustin que « Dieu qui t‘a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi ». Courage et confiance, la grâce de Dieu ne se dérobe jamais ! Hauts les cœurs !