Plus vite ! Nous avons déjà évoqué cet aspect de la devise olympique en essayant de l’appliquer à notre vie spirituelle, à la manière de la mettre en œuvre dans notre vie de disciples du Christ. Nous prenions alors l’exemple de Vierge Marie qui après la rencontre avec l’ange se met en route sans plus attendre pour rejoindre sa cousine Elisabeth ou encore l’exemple de Saint Matthieu qui se lève aussitôt l’appel entendu pour marcher à la suite de Jésus.
L’évangile de ce jour nous invite à donner à la vitesse la coloration de la radicalité : « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. » (Mt 9, 42-48)
Il ne peut y avoir de compromission avec le péché. Notre désir de rompre doit être sans appel.
Lorsque nous sommes exposés à la tentation, notre premier réflexe devrait être de nous tourner vers Jésus et nous souvenir de son attitude en face des tentations (Mt 4, 1-11). C’est en puisant sa force dans la Parole de Dieu que Jésus résiste à Satan. Il n’y a pas chez Jésus la moindre compromission avec le péché. C’est à cela que nous sommes appelés. Jésus agit dans la pureté de sa conscience. Il n’en va pas de même pour nous ! En face de la tentation, il nous arrive de faiblir, de manquer de détermination, de procrastiner (de renvoyer au lendemain), de nous trouver des excuses, de nous abriter à l’ombre de certains principes de modernité, de recourir à la tolérance…
Si la rupture doit être radicale, nous constatons qu’elle n’est pas immédiate et nous sommes tentés par le découragement. Ce qui serait catastrophique c’est que nous renoncions à appeler un péché un péché or c’est parfois une tendance du monde contemporain qui devient la nôtre : « Je ne suis pas allé à la messe dimanche dernier… ce n’est pas si grave ; je triche avec le Fisc… qui ne le fait pas ; j’ai consulté des sites pornographiques… mais j’étais fatigué ou bien je n’avais pas le moral ou bien j’étais loin de mon mari ou de ma femme ; je ne respecte pas le code la route… mais je sais tout de même conduire ! etc. » On pourrait compléter la liste à l’envi.
L’attitude du chrétien est de reconnaître simplement son péché non d’en chercher des excuses (même si l’on peut faire place aux circonstances atténuantes).
Le sacrement de Pénitence et de Réconciliation nous est offert justement pour nous accompagner sur notre chemin, à la fois pour nous libérer du fardeau de notre péché mais surtout pour nous renouveler dans la grâce du Baptême et de la Confirmation. Car si le Seigneur déteste le péché, il aime les pécheurs, tous les pécheurs. Jamais l’abondance et la gravité de nos péchés n’arriveront à submerger l’abondance de la grâce (Cf. Rm 5,20). Si notre détermination doit être réelle dans notre lutte contre le péché, elle ne doit pas nous faire oublier que nous sommes de pauvres créatures qui apprennent d’étape en étape, de conversion en conversion, de sanctification en sanctification à progresser à l’abri de la Miséricorde du Seigneur.
Avançons plus vite dans notre détestation du péché, rejetons toute compromission mais n’oublions jamais que tant que nous cheminons sur la terre des hommes nous ne serons jamais des chrétiens chimiquement purs. Cela s’accomplira dans le Ciel lorsque nous serons face à Lui et que nous lui serons semblables éternellement. (Cf ; 1Jn 3,2) En attendant ne désespérons pas d’y parvenir !