La devise olympique participe-t-elle de la Sagesse de Dieu dont il est question, en particulier dans la première lecture de ce dimanche, nous ne pouvons pas nier que d’une certaine manière, elle s’en inspire. Et pour bien accueillir cette devise, il est bien sûr nécessaire pour un chrétien de se laisser inspirer par la Sagesse de Dieu. Aller plus vite, plus haut, devenir plus fort, et le faire ensemble sur le chemin qui mène à la rencontre du Seigneur et de nos frères, c’est bien là une expression de la Sagesse biblique : « J’ai prié, et le discernement m’a été donné. J’ai supplié, et l’esprit de la Sagesse est venu en moi. Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ; je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ; tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable, et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue. Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ; je l’ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s’éteint pas. Tous les biens me sont venus avec elle et, par ses mains, une richesse incalculable. » (Sg 7, 7-11).
Comme nous le rappelle Jésus dans son entretien avec le jeune homme que nous rapporte l’évangile de ce jour (Mc 10, 17-30), la Sagesse de Dieu se laisse découvrir à travers les textes bibliques et Jésus lui rappelle les enseignements des commandements. Nous sommes donc invités à scruter les Saintes Ecritures qui nous révèlent la Sagesse de Dieu. L’auteur de l’épitre aux Hébreux nous en parle : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. » (He 4, 12-13). C’est la parole de Dieu qui nous forme et nous instruit et c’est la grâce de Dieu qui nous transforme et nous rend plus conforme à ce que le Seigneur veut. La toute- puissance de la parole de Dieu ne peut être efficace qui si nous lui ouvrons nos cœurs et si nous la laissons éclairer nos intelligences et guider nos vies. C’est là un lieu permanent de conversion.
Nous ne vivons pas cela en dehors des temps et de l’histoire. Nous appartenons à une époque, ce n’est pas nous qui avons choisis de vivre à cette époque mais nous pouvons choisir de vivre à cette époque en disciples de Jésus. Cela nous demande un véritable discernement comme l’exprime l’une des oraisons du missel : « Seigneur Dieu, toi qui unis les cœurs des fidèles dans une seule volonté : donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes et de désirer ce que tu promets, pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies ». (21ème dimanche du T.O.) Il ne s’agit donc pas de vouloir changer de monde mais de se laisser conduire par la grâce de Dieu pour opérer le discernement nécessaire et d’essayer de vivre en véritable disciples. La transformation du monde ne se réalise pas en dehors de la transformation de chacun. C’est aussi ce qu’enseignait Saint Augustin : « Les temps sont mauvais, les temps sont difficiles, voilà ce que disent les gens ? Vivons bien, et les temps seront bons ! C’est nous qui sommes les temps ! Tels nous sommes, tels sont les temps. »
Faisons notre les paroles du psaume 89 :
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. Rends-nous en joies tes jours de châtiment et les années où nous connaissions le malheur.
Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs, et ta splendeur à leurs fils. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ; oui, consolide l’ouvrage de nos mains.