L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 11 juin 2023

Il est grand le mystère de la foi !

Deux fois chaque année, l’Eglise, à l’occasion du Jeudi Saint et de la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, attire notre attention sur le mystère de l’Eucharistie. Essayons de ne pas manquer ces rendez-vous ! Ils sont d’une grande importance ! Pas seulement parce fêter l’Eucharistie est une grande joie mais aussi parce que l’Eucharistie est de tous les sacrements celui qui est le plus menacé par le banalisation.
En effet il y a des sacrements que nous ne recevons qu’une fois dans notre vie : le baptême, la confirmation, l’ordination ; il y en a que nous pouvons recevoir à plusieurs reprises : le mariage et le sacrement des malades et d’autres qui accompagnent notre vie chrétienne d’une manière qui peut être quotidienne : l’eucharistie et le sacrement de pénitence et de réconciliation (même si nous n’abusons pas de ce dernier !)
Le plus grand des sacrements, l’eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne, est donc celui qui est le plus menacé par la banalisation : avoir l’habitude de participer à l’eucharistie et d’y communier est une bonne chose mais nous risquons de le faire par habitude en en perdant peu à peu le sens et le respect.
Profitons donc de ces fêtes qui nous ramènent à ce centre de notre vie chrétienne pour redécouvrir combien il est grand le mystère de la foi ! Combien il est grand ce mystère du pain et du vin qui deviennent le Corps et le Sang du Christ, qui actualise pour nous la mort et la résurrection de Jésus dans lesquelles nous avons été plongés au jour de notre baptême. Comme l’a répété très souvent au terme de son ministère épiscopal à Lyon le Cardinal Renard « on ne peut pas s’habituer à l’Eucharistie ». Cette parole accompagne ma vie de prêtre depuis plus de quarante ans maintenant, c’est cette invitation de l’évêque qui m’a ordonné que je voudrais redire à tous : Ne nous habituons pas à l’Eucharistie, laissons ce mystère de la foi illuminer notre vie, laissons-le nous étonner, nous émerveiller. Approchons-nous en sans peur et avec un vrai respect, c’est ainsi qu’il produira en nous tous ces fruits pour la gloire de Dieu et l’annonce de l’Evangile.
Il y a des manières de communier qui signifient la foi de ceux qui reçoivent le Corps du Christ, il y en a d’autres qui manifestent que celui qui s’en approche ne sait pas ce qu’il est en train de faire. Si, bien sûr, une trop grande affectation n’ajoute rien, il n’empêche que s’approcher d’un si grand mystère appelle une préparation. Une préparation lointaine par la prière quotidienne, une préparation prochaine par la célébration de la messe au cours de laquelle nous allons communier, une la préparation immédiate lorsque nous reprenons les paroles du Centurion romain : ‘Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri’ (cf. Mt 8,8). Il faut que notre foi soit bien grande car ce que nous recevons c’est Dieu qui se cache sous les apparences du pain. Que l’Esprit-Saint nous éclaire pour que nous nous approchions au plus près de la réalité du mystère et que nous en soyons comblés.
« O homme que tu es grand ! Nourri et abreuvé du sang d’un Dieu ! O quelle douce vie, que cette vie d’union avec le bon Dieu ! C’est le ciel sur la terre ! Il n’y a plus de peine, plus de croix, lorsque vous avez le bonheur de recevoir le bon Dieu. Vous sentez dans votre cœur une jouissance, une union intime pendant quelques instants, un bien être enfin qui parcourt jusqu’aux extrémités. Les âmes pures sont toujours comme cela. Aussi cette union fait leur force et leur bonheur. Ceux qui ne sentent tout à fait rien sont bien à plaindre. » (Catéchisme du Saint curé d’Ars)

Michel Cacaud