En poursuivant notre itinéraire de Carême, après le désert, la montagne de la Transfiguration, le puits de Samarie, nous voici arrivés à Jérusalem plus précisément dans le Temple. Jésus en guérissant un aveugle de naissance, se présente à nous comme « la Lumière du monde ».
Très souvent, dans l’Ecriture, nous rencontrons le jeu de la lumière et des ténèbres. C’est vrai au commencement, c’est par là que Dieu commence : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres » (Gn 1, 1-4). Et c’est par là que tout s’achève : « La nuit n’existera plus, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera, et ils régneront pour les siècles des siècles » (Ap 22,5). On pourrait multiplier à l’envie les citations qui font référence à ce contraste lumière/ténèbres comme notre évangile « déjà la nuit approche… tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde » (Jn 9, 4-5).
La liturgie pascale vers laquelle nous nous dirigeons commence à la nuit tombée par la bénédiction du feu nouveau qui déchire les ténèbres auquel on allume le cierge pascal qui brillera tout au long du temps de Pâques dans le chœur de nos églises.
Les ténèbres qui sont déchirées par cette lumière sont bien sûr celles de notre ignorance, de nos incertitudes, de nos souffrances, de notre mort et surtout de notre péché et cette lumière n’est autre que Jésus lui-même : « Je suis la Lumière du monde » (Jn 9, 5). Cette Lumière brille par l’Eglise dans le monde par la prédication de la Parole de Dieu (Ps 118, 5), par la célébration des Sacrements, par la vie de tous les fidèles comme nous le rappelle le passage de l’épître de ce jour : « Dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière, or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur » (Ep 5, 8-10).
Si bien sûr tout cela concerne les futurs baptisés du temps de Pâques, cela concerne tous ceux qui se préparent à renouveler dans la Nuit Sainte les promesses de leur baptême et qui vivent le temps du Carême. Par les exercices du jeûne, de la prière et du partage, soutenus par l’Esprit de Jésus, nous nous soustrayons aux ténèbres pour vivre dans la lumière. Comme nous aimons le chanter : « Vivons en enfants de lumière, sur les chemins où l’Esprit nous conduit, que vive en nous le nom du Père ».
La lumière qui est Jésus vient éclairer notre quatrième dimanche de Carême marqué par la joie. La joie de nous approcher de la fête de Pâques, la joie de nous préparer à redire bientôt notre attachement au Christ Seigneur en nous laissant renouveler dans la grâce du Baptême, la joie de nous rapprocher de nos frères.