L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 10 décembre 2023

Jean le Baptiste

Ce dimanche marque la deuxième étape du Temps de l’Avent. Cette période de l’année liturgique met en relief les deux figures qui ont eu un rôle de première importance dans la préparation de la venue du Seigneur Jésus: la Vierge Marie et saint Jean-Baptiste. Aujourd’hui, le texte de l’Evangile de Marc se concentre précisément sur celui-ci. Il décrit en effet la personnalité et la mission du Précurseur du Christ (cf. Mc 1, 2-8).

En commençant par son aspect extérieur, Jean est présenté comme une figure très ascétique: vêtu d’une peau de chameau, il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage, qu’il trouve dans le désert de Judée (cf. Mc 1, 6). Une fois, Jésus lui-même le mit en opposition avec ceux qui « sont dans les palais des rois » et sont « vêtus d’habits luxueux » (Mt 11, 8). Le style de Jean-Baptiste devrait rappeler à tous les chrétiens de choisir comme style de vie la sobriété, en particulier pendant la préparation à la fête de Noël où le Seigneur — comme le dirait saint Paul — « de riche qu’il était s’est fait pauvre pour vous, afin que vous deveniez riches grâce à sa pauvreté » (2 Co 8, 9).

Pour ce qui est de la mission de Jean, elle a été un appel extraordinaire à la conversion: son baptême « est lié à un appel enflammé pour un nouveau mode de pensée et d’action, lié surtout à l’annonce du jugement de Dieu » (Jésus de Nazareth, I, Paris, 2007, p. 34) et à l’imminente apparition du Messie, défini comme « celui qui est plus fort que moi » et qui « baptisera dans l’Esprit Saint » (Mc 1, 7.8). L’appel de Jean va donc au-delà de la sobriété du style de vie, et plus en profondeur: il appelle à un changement intérieur, à partir de la reconnaissance et de la confession du péché personnel. Alors que nous nous préparons à Noël, il est important que nous rentrions en nous-mêmes, et que nous fassions sincèrement une révision de vie. Laissons-nous éclairer par un rayon de la lumière qui vient de Bethléem, la lumière de celui qui est « le plus Grand » et qui s’est fait petit, « le plus Fort », et qui s’est fait faible.

Les quatre évangélistes décrivent la prédication de Jean-Baptiste en faisant référence à un passage du prophète Isaïe: « Une voix crie: Préparez dans le désert une voie pour le Seigneur, aplanissez dans la steppe une route pour notre Dieu » (Is 40, 3). Marc insère également une citation d’un autre prophète, Malachie, qui dit: « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer la route » (Mc 1, 2; cf. Ml 3, 1). Ces renvois aux Ecritures de l’Ancien Testament « parlent de l’intervention salvifique de Dieu qui sort de son silence pour juger et sauver. C’est à lui qu’il faut ouvrir la porte, c’est pour lui qu’il faut préparer le chemin » (Jésus de Nazareth, i, p. 34).

Benoît XVI (Angelus2012-12-09)

Michel Cacaud