L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 18 juin 2023

La moisson est abondante

Les solennités de la Sainte Trinité et du Saint Sacrement faisant, en quelque sorte, une transition entre le temps Pascal et le temps Ordinaire, nous voici donc entrer dans ce temps liturgique qui nous mènera jusqu’au premier dimanche du temps de l’Avent. Nous reprenons donc la lecture suivie de l’évangile selon Saint Matthieu.

Le Seigneur, constatant que les foules, attirées par son enseignement et ses miracles étaient « désemparées, comme des brebis sans berger », s’adresse à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Lorsque nous entendons ces paroles du Seigneur, nous sommes assez spontanément attentifs à l’invitation à la prière pour les vocations surtout en ces temps où le nombre des prêtres ne cesse de baisser dans nos pays d’ancienne tradition chrétienne. Ce qui doit retenir d’abord notre attention c’est la première phrase de l’intervention de Jésus : « La moisson est abondante ». Dans le langage biblique la moisson est une manière de signaler l’œuvre de Dieu. Et nous savons bien que l’œuvre de Dieu est inépuisable. Le nombre des prêtres pourrait bien être multiplier par 10, 100 ou 1000, ils ne seront jamais assez nombreux dans les champs du Seigneur car ils sont plus vastes et plus féconds que ce qu’une œuvre humaine peut arriver à épuiser. Notre première réaction est donc d’abord une action de grâce devant l’œuvre immense de la création et l’admirable œuvre de la rédemption. Un chant nous rappelle cela : « Mon Dieu, tu es grand tu es beau… ».

Après bien sûr nous entendons bien l’appel à la prière pour les vocations que le Seigneur nous adresse. Dans quelques jours seront célébrées dans nos diocèses les ordinations. A Lyon trois diacres permanents ont été ordonnés le 17 juin et deux prêtres seront ordonnés le 25 juin. Si nous n’oublions pas de demander au Seigneur qu’il « appelle des ouvriers pour sa moisson », nous devons surtout demander que ceux qui sont appelés ne fassent pas la sourde oreille et se rendent disponibles pour accomplir la volonté du Seigneur. Notre archevêque nous a demandé de prier à cette intention entre Pâques et Pentecôte. Nous l’avons fait chaque dimanche au cours de la prière universelle et je ne doute pas que cette intention ait été présente dans votre prière personnelle et familiale. Je vous redonne cette prière que personnellement j’adresse au Seigneur après la première dizaine de mon chapelet quotidien : « Dieu qui a donné ton Esprit d’amour à chacun de tes fidèles, accorde à ceux que tu appelles au service de ton autel ou à la vie consacrée qu’ils arrivent à t’aimer de toutes leurs forces pour accomplir de tout leur cœur ce que tu veux. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur ». Il nous faut aussi faire en sorte que nos communautés soient vivantes et que pour cela chacun prenne sa part à l’œuvre commune pour que les vocations naissent grandissent et s’épanouissent. Mais la part la plus importante revient aux familles qui doivent être toujours plus ces lieux où les enfants et les jeunes se rendent disponibles pour percevoir l’appel du Seigneur et se sentir accompagnés et soutenus pour répondre avec confiance : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté ».

Michel Cacaud