L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 24 septembre 2023

Les ouvriers de la vigne

Dans le langage biblique, la vigne est l’une des figures du peuple d’Israël : ‘La vigne du Seigneur, c’est la maison d’Israël’ (Ps 79). ‘Ce rapprochement n’a rien d’étonnant car la vigne est une plante qui doit être choyée plus que toute autre, afin d’offrir le jour des vendanges, les beaux fruits que l’on attend d’elle pour produire un bon vin. Il y a entre le vigneron et sa vigne, une communion profonde et un attachement viscéral qui se concrétisent par des gestes d’amour et des soins constants. Dieu agit de la même façon avec l’humanité. Il ne récolte souvent comme le vigneron que de l’ingratitude. Isaïe, prophète du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, a écrit le poème le plus bouleversant sur cette relation et cet amour trahi (Cf. Is 5 1-7) ‘Je veux chanter pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais. (…) La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris.’

Jésus aujourd’hui nous invite à travailler dans cette vigne, image de la Maison d’Israël et aussi de l’Eglise. IL n’y a pas d’heure pour les braves dit un proverbe, on pourrait dire, il n’y a pas d’heure pour embaucher sur les chantiers du Seigneur. « Jésus raconte précisément la parabole du patron de la vigne qui appelle des ouvriers à travailler dans sa vigne, à différentes heures du jour. Le soir venu, il donne à tous le même salaire, une pièce d’argent, suscitant les protestations des ouvriers de la première heure. Il est clair que cette pièce d’argent représente la vie éternelle, don que Dieu réserve à tous. Et ceux qui sont considérés les « derniers », s’ils l’acceptent, deviennent même les « premiers », alors que les « premiers » peuvent risquer de devenir les « derniers ». Un premier message de cette parabole est que le patron ne tolère pas, d’;une certaine manière, l’inactivité : il veut que tous soient engagés dans sa vigne. Et, en réalité, le fait d’être appelés est déjà la première récompense : pouvoir travailler dans la vigne du Seigneur, se mettre à son service, collaborer à son œuvre, constitue en soi une récompense inestimable, qui compense toutes les peines. Mais seul celui qui aime le Seigneur et son Royaume le comprend ; celui qui travaille en revanche uniquement pour son salaire, ne comprendra jamais la valeur de ce trésor inestimable.’ (Benoît XVI Angelus 21 septembre 2008).

Quelle que soit l’heure à laquelle nous répondons à l’invitation du Seigneur c’est la même et unique récompense que nous pouvons attendre le Seigneur n’a rien d’autre à nous offrir que la vie éternelle dont la pièce d’argent est le signe mais quelle récompense ! Cela mérite que nous ne retardions pas le jour de notre réponse, le jour ou plein de vaillance nous allons travailler avec ardeur dans ce champ dont le Seigneur attend de beau fruits !

Michel Cacaud