L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 24 décembre 2023

Nous fêtons Noël !

Nous avons préparé nos maisons en y installant la crèche et le sapin, en prévoyant tout ce qu’il faut pour que ceux qui viendront nous rejoindre à cette occasion se sentent bien accueillis. Nous avons préparé des cadeaux pour les petits et pour les grands parce que Noël
sans cadeaux se serait vraiment difficile. Nous avons aussi préparé nos cœurs parce que nous savons que Noël sans une disposition du cœur ne serait pas vraiment Noël. Nous avons préparé Noël un peu comme d’habitude et c’est une bonne habitude qui essaie de respecter les
aspects traditionnels, humains sans négliger l’aspect spirituel qui donne tout le sens de cette fête. Nous avons fait comme d’habitude parce que rien n’est venu déranger nos habitudes. Tout s’est déroulé comme prévu. Nous avons de la chance le réalisons-nous vraiment ?
Ce n’est pas le cas de tous car pour certains les circonstances ont bouleversé les habitudes. Ce ne sont pas forcément des événements douloureux, difficiles. Dans certaines familles c’est la naissance du premier enfant, dans d’autres pour la première fois tous les enfants ne seront pas là parce que le fils aîné ou la fille aînée s’est marié et c’est dans l’autre famille que l’on se rassemble. Pour certains c’est le premier Noël depuis qu’une rencontre a fait naître un amour ou un désir de se consacrer au Seigneur. On pourrait en trouver d’autres de ces événements qui chamboulent la vie et qui font que l’on n’est plus tout à fait dans les mêmes conditions pour fêter Noël. Il y a aussi les événements douloureux de la vie qui apportent eux aussi leur lot de changements : un membre de la famille décédé, une situation professionnelle difficile, des études qui ne marchent pas aussi bien qu’on le voudrait, une orientation personnelle qui se révèle et qu’il faut assumer… Ces circonstances nouvelles nous permettent, si nous le voulons bien, de découvrir d’autres lumières de l’inépuisable mystère
de Noël.

Comment ne pas penser à ceux qui vivent pour la première fois un Noël loin de chez eux parce qu’ils ont été chassés de leur terre et de leur maison ? Bien sûr notre pensée nous invite à rejoindre nos frères et sœurs du Proche et du Moyen Orient, d’Ukraine ou de Russie, de Birmanie ou, d’Haïti qui cette année encore éprouvent les conséquences de la précarité de leur situation. Ils ont vécu la mort violente de l’un ou de plusieurs des leurs. Ils vivent dans des campements de fortune, ils ne savent vraiment pas de quoi demain sera fait pour eux. Dans ce contexte si difficile, ils vont avec beaucoup de foi célébrer Noël et espérer que le Prince de la Paix va apporter cette paix tant espérée. Nous les rejoignons par la prière en demandant au Seigneur qu’il renouvelle leur foi, les rende forts devant l’épreuve et garde dans leur cœur l’espérance de retrouver leur terre et de pouvoir y reconstruire leurs maisons. C’est d’abord cela qu’ils attendent de nous : la communion dans la prière parce que c’est comme cela qu’ils pourront garder leur bien le plus précieux : leur foi. Bien sûr nous saurons aussi avoir pour eux un geste plus matériel de solidarité en répondant généreusement aux diverses sollicitations qui nous seront adressées. La prière qui ne va pas jusqu’à s’exprimer dans un geste de charité est-elle vraiment une prière.

A tous que vous soyez avec nous ou que vous ayez rejoint vos familles, nous souhaitons un saint et joyeux Noël !

Michel Cacaud