L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 14 septembre 2025

Prendre soin (2)

Dans l’acte même de la création, Dieu est le Dieu qui prend soin. Que ce soit dans le premier ou dans le second texte qui rapporte la création, nous voyons que Dieu donne à l’homme un cadre de vie qui va lui permettre de subsister. Même si les deux récits ne sont pas exactement parallèles. Dans l’un, historiquement le premier nous voyons qu’il commence par créer l’homme puis il lui donne un jardin ; dans le second, il commence par planter le décor et achève l’acte créateur par la création de l’homme et de la femme.

Dans le premier récit, nous voyons Dieu qui modèle à partir de la terre celui qui deviendra l’homme lorsqu’il recevra le souffle de vie. Saint Irénée emploie une image significative qui voit une manifestation da la Trinité dans l’acte même de la création : « Car l’homme est un mélange d’âme et de chair et d’une chair formée selon la ressemblance de Dieu et modelée par ses Mains, c’est-à-dire par le Fils et L’Esprit, auxquels il a dit : ‘Faisons l’homme.’ (Adversus haereses IV, PR1) Nous voyons à la fois l’implication des trois Personnes et le soin pris pour faire l’homme apparentant le geste à celui délicat du potier.

Dans le second texte, nous voyons que la création de l’homme est bien dans la continuité de ce qui précède (la création du ciel et de la terre, de la végétation et des animaux) et en même temps comme elle se situe en rupture. Pour les premiers éléments de la création Dieu parle, il dit et cela se réalise, et c’est un singulier qui est employé ; lorsque vient la création de l’homme, il s’agit de faire, on passe au pluriel (évocation ici aussi du mystère de la Trinité) et apparaît la vocation de l’homme et de la femme qui est d’être l’image de Dieu.

Les deux textes marquent bien l’insertion de l’homme et de  la femme dans l’acte créateur et en même temps signifie la singularité de leur position. C’est ce que reprend le psaume 8 :

 

Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée

par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l’adversaire, où l’ennemi se brise en sa révolte.

A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas,

qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?

 

Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ;

tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds :

les troupeaux de bœufs et de brebis, et même les bêtes sauvages,

les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui va son chemin dans les eaux.

O Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre !

 

L’acte créateur est non seulement la manifestation de Dieu qui est à l’origine de toute chose mais aussi la révélation de qui est Celui qui prend soin de ce qu’il a créé et en particulier de l’homme et de la femme. Plus tard et en particulier par le bouche de Jésus, l’homme apprendra que Dieu est amour et que l’acte créateur en lui-même et en particulier la création de l’homme et de la femme sont comme la première manifestation de cat amour. Pace que Dieu est amour il crée de l’autre que lui-même et par ses mains (le Fils et L’Esprit, il fait jaillir ce qu’il confie à l’homme.                                

Michel Cacaud