Nous avons vu comment la situation du peuple hébreux, esclave en Egypte, ne laisse pas Dieu indifférent et comment il va prendre soin de lui en le libérant du pouvoir de pharaon en lui faisant traverser la mer Rouge. Alors commence la longue traversée du désert (40 ans) durant laquelle la relation entre Dieu et son peuple va connaître des hauts et des bas. Le peuple, en effet, en face des difficultés, des épreuves, remet en question sa fidélité au Dieu qui l’a sauvé. Si cette attitude du peuple suscite la colère de Dieu, il ne veut jamais se renier lui-même par une rupture d’alliance. Cette fidélité à l’alliance est signifiée à travers l’épisode du don des table de la loi.
Si Dieu aime chacune de ses créatures, il les aime insérées dans un peuple. Comme pour Dieu, il n’est pas bon que l’homme soit seul et qu’il les crée « homme et femme », il veut aussi que ses créatures réalisent qu’elles ne peuvent subsister qu’au sein d’un peuple et pour cela, dans le désert, assez rapidement après le passage de la Mer Rouge, par le don des tables de la Loi, Dieu donne à ce peuple comme la charte qui le constitue : « Le troisième mois qui suivit la sortie d’Égypte, jour pour jour, les fils d’Israël arrivèrent dans le désert du Sinaï. C’est en partant de Rephidim qu’ils arrivèrent dans ce désert, et ils y établirent leur camp juste en face de la montagne. Moïse monta vers Dieu. Le Seigneur l’appela du haut de la montagne : « Tu diras à la maison de Jacob, et tu annonceras aux fils d’Israël : “Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, comment je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle et vous ai amenés jusqu’à moi. Maintenant donc, si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient ; mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte.”
Voilà ce que tu diras aux fils d’Israël. » (Ex 19, 1-6) Les dix commandements forment donc la charte de ce peuple encore en route vers cette terre que Dieu veut lui donner. Ils sont donnés à tous les croyants. En les donnant Dieu prend soin de ce peuple particulier et des croyants de tous les temps. Ils régissent la relation (4 premiers) à Dieu et les relations dans le peuple (6 derniers) : en voici la version classique que l’on trouve dans le catéchisme :
« Je suis le Seigneur ton Dieu.
« Tu ne fabriqueras pas d’idole. »
« Tu ne prononceras pas faussement le nom du Seigneur. »
« Tu observeras le jour du sabbat pour le sanctifier. »
« Tu honoreras ton père et ta mère. »
« Tu ne tueras pas. »
« Tu ne commettras pas d’adultère. »
« Tu ne voleras pas. »
« Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. »
« Tu ne désireras rien de ce qui est à ton prochain. »
Dans la Bible, nous les retrouvons dans le livre de l’Exode (20, 1-17).
Cette loi qui constitue le peuple d’Israël et qui éclaire la vie des croyants au long des âges manifeste l’attention de Dieu qui prend soin de son peuple en lui indiquant quelle conduite adoptée pour lui demeurer fidèle. Se placer sous l’autorité des commandements, avant d’être un signe d’obéissance est avant tout un signe de confiance en ce Dieu qui ne veut que le bien de ses enfants. L’histoire d’Israël et celle l’Eglise nous montre combien ceux qui se sont placés sous l’autorité de ces commandements ont eu des vies fructueuses et combien ceux qui ont choisi de ne pas les respecter se sont fourvoyés et ont pu entrainer leurs frères dans leur chute. « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. » (Ps 18, 8-9)