Nous allons faire un saut dans l’histoire d’Israël et nous retrouver à l’époque de l’Exil à Babylone. Le livre de Jérémie en présente les trois étapes (597-582 av. JC) : « Le roi de Babylone les frappa et les mit à mort, à Ribla, au pays de Hamath. Et Juda fut déporté loin de sa terre. Voici le nombre des gens que Nabucodonosor déporta la septième année : 3 023 Judéens ; la dix-huitième année de Nabucodonosor : 832 personnes de Jérusalem ; la vingt-troisième année de Nabucodonosor, Nabouzardane, commandant de la garde, déporta 745 Judéens. Au total : 4 600 personnes. » (Jr 52, 27-30) Cette période est pour Israël une grande épreuve, une impression d’abandon de la part du Seigneur, C’est alors que le Seigneur dépêche auprès de ce peuple qui vit la déportation les prophètes chargés de ranimer l’espérance et de stimuler la conversion. Dieu, par les prophètes manifeste à ce peuple éprouvé qu’Il continue de prendre soin de lui. « Mais maintenant, ainsi parle le Seigneur, lui qui t’a créé, Jacob, et t’a façonné, Israël : Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu traverseras les eaux, je serai avec toi, les fleuves ne te submergeront pas. Quand tu marcheras au milieu du feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne te consumera pas. Car je suis le Seigneur ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur. (…) Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime, je donne des humains en échange de toi, des peuples en échange de ta vie. Ne crains pas, car je suis avec toi. (…) Fais revenir mes fils du pays lointain, mes filles des extrémités de la terre, tous ceux qui se réclament de mon nom, ceux que j’ai créés, façonnés pour ma gloire, ceux que j’ai faits ! » (Is 43, 1-7) La prière du peuple d’Israël évoque cette période de l’Exil :
« Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions,
nous souvenant de Sion ;
aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes.
C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons,
et nos bourreaux, des airs joyeux :
« Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. »
Comment chanterions-nous un chant du Seigneur
sur une terre étrangère ?
Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! » (Ps 136)
Lorsque prendra fin cet exil et que le peuple pourra revenir dans son pays, Cyrus sera considéré comme l’envoyé de Dieu (538 av. JC). « La première année du règne de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole du Seigneur proclamée par Jérémie, le Seigneur inspira Cyrus, roi de Perse. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume – et même consigner par écrit : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ; et il m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. Quiconque parmi vous fait partie de son peuple, que son Dieu soit avec lui, qu’il monte à Jérusalem, en Juda, et qu’il bâtisse la Maison du Seigneur, le Dieu d’Israël, le Dieu qui est à Jérusalem (Es 1, 1-6) Le peuple d’Israël gardera la mémoire de cette libération et la chantera :
« Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ;
alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie :
il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. » (Ps 125)