L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 3 novembre 2024

PRIER POUR LES DEFUNTS

L’année avançant, les saisons se succédant, nous avons comme l’impression que le monde va vers sa fin. Après les éclats magnifiques, la symphonie des couleurs que nous offre l’automne, l’hiver s’avance inexorablement la nature va s’endormir avec cette interrogation : se réveillera-t-elle ? Est-ce pour cette raison que l’Eglise a inscrit dans son calendrier liturgique une célébration pour tous les fidèles défunts le 2 novembre ? Sans doute. Le rythme des saisons étant pour nous comme un rappel que notre vie qui a commencé sur cette terre y aura une fin. Cette échéance nous effraie souvent, nous n’aimons pas parler de la mort, elle fait souvent partie des sujets tabous qu’il faut essayer d’éviter dans les conversations.

Et pourtant l’Eglise nous invite à chaque messe à prier pour les défunts : « Pour nos frères défunts, pour les hommes qui ont quitté cette terre, Seigneur nous te prions » (PE 3). Pourquoi nous invite-elle à prier pour eux : « Reçois-les dans ton Royaume ». Si nous demandons au Seigneur qu’il les reçoive dans son Royaume cela veut dire qu’ils n’y sont pas encore. L’Eglise dit qu’ils sont au Purgatoire voilà encore un mot que nous n’aimons pas beaucoup. Et pourtant qu’elle belle réalité que le Purgatoire ! Sans le localiser, sans en définir la durée, il nous est bon de savoir qu’au terme de notre vie, nous ne serons pas mis en présence de Dieu sans une ultime préparation. Qui peut prétendre pouvoir se tenir en la présence de Dieu sans transition ? Personne ! Même les plus grands saints sont conscients de leur incapacité. Le Purgatoire n’est pas, comme certains l’imaginent parfois comme une gare de triage d’où les uns iraient vers le Paradis et les autres vers l’enfer ! Le Purgatoire nous prépare au Ciel et uniquement au Ciel ! Et ceux qui le traversent ont besoin de notre prière.

Souvent nous pensons qu’après la mort de ceux que nous aimons, nous ne pouvons plus rien pour eux. Or ce n’est pas vrai nous pouvons, nous devons prier pour eux et la meilleure de ces prières c’est bien sûr la célébration de l’Eucharistie « sacrifice offert pour le salut des vivants et des morts ». Quel bel acte de foi que de demander qu’à l’occasion de la célébration de la messe on évoque le souvenir de telle ou telle personne récemment ou plus anciennement décédée. Certains ont craint une appropriation de l’Eucharistie : « C’est ma messe, pour mes morts ». Le danger existe sans doute ! Mais si la messe est célébrée pour tous, elle est célébrée pour chacun et donc il n’est pas inconvenant, au contraire, de demander que l’on prie pour le ou les défunts que l’on aura présentés.

Michel Cacaud