L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 21 mai 2023

Saint Didier

Le 23 mai prochain, nous célèbrerons la fête de Saint Didier, occasion pour nous de nous rappeler l’histoire et la mort tragique de ce Saint évêque de Vienne patron de notre paroisse.

Origines
Didier est mentionné dans le Catalogue des évêques de Vienne produit par l’évêque Adon de Vienne (799-875), dans sa Chronique. Il serait né à Autun dans le Morvan au 6ème siècle. Il serait parti très jeune rejoindre vers 558 Namatius évêque de Vienne. Vers 570, l’évêque Philippe l’aurait fait entrer dans le clergé de son église. En 586, il serait devenu diacre sous l’épiscopat Vère.

Épiscopat
Didier accède au siège archiépiscopal de Vienne, à la mort de Vère, au cours de l’année 596. Louis Duchesne (1894) indique ainsi qu’il était déjà en fonction lorsqu’il reçut des instructions du pape Grégoire Ier. Plusieurs lettres du pape Grégoire Ier lui sont adressées. Il est invité avec les évêques de la région (Arles, Autun, Lyon, Gap) à organiser un synode, en 599. Le Pape lui fait des reproches, parce qu’il enseignait la grammaire et lisait des poètes profanes. Ayant critiqué la conduite de la reine-mère Brunehaut, celle-ci, réputée belliqueuse et manipulatrice, intrigue auprès de son fils Thierry II, roi de Bourgogne. Didier est déposé et banni en 603, à la suite du concile de Chalon(-sur-Saône). Il est relégué dans une île du Rhône nommée Levise, qui semble être l’île Barbe, près de Lyon, jusqu’à ce que Brunehaut autorise son retour. Cet épisode est daté de l’année 607. L’ancien évêque est restauré dans ses fonctions à son retour. Avant l’année 611, il fait son testament à la main devant les corévêques.

Assassinat
Selon la tradition, il est conduit, sous escorte, de Vienne à la cour de Chalon-sur-Saône ou Autun, où Brunehaut le fait assassiner par trois individus nommés Beffan, Galifred et Betton, dits « brigands », à Priscianicum (Saint-Didier-sur-Chalaronne). Certains considèrent improbable que Brunehaut ait été à l’origine de ce meurtre « sans utilité ». Il est vrai que les chroniqueurs, membres de l’Église ou de l’aristocratie qui la haïssaient autant les uns que les autres, ont eu une nette tendance à noircir cette reine. Son corps est enseveli à Priscianicum (Saint-Didier-sur-Chalaronne). L’année de cet épisode et sa mort sont sujettes à débats. Jean-Irénée Depéry, dans son hagiographie (1834), indique « c’est ainsi que mourut notre saint évêque, le 23 mai 608 ». Chevalier, dans sa notice (1879), donne l’année 6072, puis dans le Regeste dauphinois le 23 mai (611). Duchesne (1894). Le site du Diocèse de Grenoble-Vienne donne quant à lui « vers 607 ».

Nous confierons notre paroisse et nos intentions à Saint Didier au cours de la messe qui sera célébrée à l’église le mardi 23 mai à 18h30.

Michel Cacaud