L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 18 février 2024

Seigneur avec toi nous irons au désert

 

Alors que beaucoup parmi vous on le regard dirigé vers les pistes de ski, la liturgie de ce premier dimanche de Carême nous invite à suivre Jésus au désert !

Le rite de l’imposition des cendres nous a rappelé mercredi que nos vie n’ont pas plus de consistance que de la cendre lorsque nous nous éloignons du Seigneur et que nous mettons nos priorités ailleurs que dans l’attachement à notre Seigneur Jésus Christ. La parole de Jésus est pourtant claire : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Ce pendant nous nous laissons distraire et nos vies se déroulent dans l’éloignement de Celui qui pourtant nous maintient en vie.

Le chemin du désert sur lequel Jésus nous appelle n’appelle pas forcément un déplacement géographique. Il s’agit plutôt d’un déplacement intérieur qui nous invite à réaliser ce dont nous devons nous débarrasser pour que le Seigneur retrouve sa place, toute sa place. Pour certaines choses cela ne nous demandera pas de gros efforts pour d’autres ce sera un véritable renoncement. Les trois exercices du Carême, le jeûne, la prière et le partage vont nous aider à réaliser ce décentrement comme l’écrit l’Apôtre Paul : « En effet, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi. » (2Co, 5, 14-16).

Nos catéchumènes vont nous aider. En les accompagnant tout au long de leur itinéraire de Carême qui commencera, en la primatiale, ce dimanche après-midi par la célébration de l’Appel décisif présidé par notre archevêque nous rappellera que toute vie chrétienne est une réponse à un appel, celui du Seigneur transmis par l’Eglise. Leur réponse peut stimuler la notre car la réponse à l’appel se décline tout au long de notre vie et répondre aujourd’hui c’est vivre l’actualité de notre vie chrétienne.

Les 3ème, 4ème et 5ème dimanches de Carême, ils vivront au milieu de nous les trois scrutins : « Les scrutins, que l’on célèbre solennellement le dimanche sont accomplis au moyen des exorcismes. Ils ont ce double but : faire apparaître dans le cœur de ceux qui sont appelés ce qu’il a de faible, de malade et de mauvais, pour le guérir, et qu’il y a de bien, de bon et de saint pour l’affermir ». Ce qui nous permet de découvrir que notre Carême n’est pas seulement un combat contre le mal mais aussi un combat pour développer tout ce qui est bon en nous. Nous sommes tous des pécheurs, et il faut nous convertir, mais pas que. Il y a aussi dans nos vies chrétiennes les signes de notre appartenance au Christ, il y a la foi l’espérance et la charité, il y a de la générosité, de la bonté, de la tendresse… et tout cela doit être développé.

Merci de garder Gaëlle et Théo dans vos prières et de les recevoir comme de bons anges qui vont nous éclairer et nous guider tout au long de notre Carême.

Belle route vers le désert intérieur et que la présence de Jésus nous apporte confiance et réconfort pour mener le bon combat !

 

Michel Cacaud

 

PS : A l’occasion du décès de Robert Badinter on a rappelé qu’il avait cité lors d’une plaidoirie une phrase de Victor Hugo : « Il y a un droit que l’on ne peut refuser à personne, le droit de devenir meilleur » N’est-ce pas aussi un des objectifs du Carême ?

Michel Cacaud