L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 3 septembre 2023

Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

 

Dimanche dernier, nous étions invités à entrer dans les profondeurs du mystère de Dieu en nous laissant conduire par la grâce : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » (Mt 16, 17) L’homme livré à ses seules capacités ne peut prétendre aller là où Dieu seul peut le conduire. Comme l’enseigne Jésus dans l’Evangile selon Saint Jean, c’est l’Esprit-Saint qui nous conduit à la vérité toute entière (Cf. Jn 16,13). La suite du texte nous laisse entendre qu’il en va de même pour l’homme qui veut se connaître lui-même. L’invitation faite par Jésus qui veut mettre au centre sa Croix et la nôtre, peut paraître à première vue rebutante : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 24) Cette invitation de Jésus semble aller à contre-courant de nos modes de penser. Ecoutons le pape Benoît XVI : « La divergence entre le dessein d’amour du Père, qui va jusqu’au don de son Fils unique sur la croix pour sauver l’humanité, et les attentes, les désirs, les projets des disciples, apparaît évidente. Et ce contraste se répète aujourd’hui encore : quand la réalisation de la vie n’est orientée que vers le succès social, le bien-être physique et économique, on ne raisonne plus selon Dieu, mais selon les hommes (v. 23). Penser selon le monde, c’est mettre Dieu de côté, ne pas accepter son projet d’amour, presque l’empêcher d’accomplir sa sage volonté ». (Angelus 28 août 2011).

Le programme qui nous est ainsi proposé, n’est pas seulement celui d’une année pastorale, c’est celui de toute notre vie et c’est pour cela qu’il doit être celui de notre année pastorale. Sans doute que nous n’y parviendrons pas en une seule fois mais d’étape en étape, de conversion en conversion, de sanctification en sanctification nous progresserons. L’essentiel étant toujours de ne pas perdre l’objectif. Sans doute que faire la sourde oreille aux modes de fonctionnement du monde, aux manières que l’on nous propose (impose) pour « réussir notre vie » est difficile car nous ne vivons pas en dehors du monde. Si nous ne sommes pas du monde, c’est bien dans le monde que l’on nous envoie (Cf ; Jn 15, 19). Nous devons être conscients qu’étant dans le monde nous en subissons les influences qui ne sont pas forcément dans l’esprit de celles de l’Evangile. Il nous faut donc apprendre à résister pour avancer au droit chemin de l’Evangile. Pour cela, nous ne sommes pas seuls, Jésus nous a promis d’être avec nous jusqu’à la fin des temps et nous sommes par la grâce du Baptême insérés dans l’Eglise qui met à nos côtés des frères qui avec nous essayent d’avancer dans la fidélité. Mais cela présuppose toujours l’expression de notre désir et de notre détermination.

Essayons d’accueillir tout ce qui nous est proposé pour avancer à la suite de Jésus en portant notre croix.

Michel Cacaud