Depuis le 18 janvier, nous sommes entrés, comme chaque année, dans la Semaine annuelle de prière pour l’unité des chrétiens. Le verset biblique retenu cette année pour soutenir notre méditation est tiré de l’Evangile selon Saint Luc : ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même’ (Lc 10,27).
Cette phrase de l’Ecriture n’est pas à proprement parlé une phrase de Jésus mais la réponse que fit un docteur de la loi qui interrogeait Jésus : ‘Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?’ Jésus le renvoie à l’Ecriture : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » Après avoir entendu sa réponse, Jésus lui enjoint donc de se conformer à l’enseignement de l’Ecriture. Si c’est cette réponse d’un docteur de la Loi que l’Eglise a choisi de nous proposer pour cette autre Semaine sainte, comme aimait à le dire le cardinal Barbarin c’est donc qu’elle nous enseigne quelque chose d’essentiel sur le chemin qui doit nous conduire à l’unité, nous les fidèles du Christ qui avons reçu la grâce de l’unique Baptême.
Aimer c’est bien de désir qui est inscrit au cœur de nos vies. Aimer c’est accepter que nos vies ne soient plus centrées sur nous-mêmes mais sur lui Jésus qui est mort et ressuscité pour nous. (Cf. 2Co, 5, 15) Si nos vies sont centrées sur Jésus alors nous seront également centrés sur nos frères et nous essayerons de nous reprocher d’eux afin que s’établisse entre nous une communion plus fraternelle et plus forte qui nous fera progresser sur le chemin de l’unité. Cette unité que nous devons rechercher entre chrétiens des diverses confessions mais également au sein-même de l’Eglise catholique, de nos diocèses, de nos communautés, de nos familles.
L’unité qui est le fruit du don de Dieu ne peut se réaliser en dehors de notre adhésion, de notre détermination. Pour paraphraser saint Augustin nous pourrions dire : « Dieu qui te donne l’unité ne la réalisera pas sans toi ». Il s’agit donc pour nous de devenir des acteurs au service de l’unité en nous investissant d’une manière généreuse d’abord dans la prière et ensuite dans les actions dont nous pouvons avoir l’initiative ou auxquelles nous pouvons nous associer. Il ne s’agit pas d’entreprendre des actions hors de notre portée mais de trouver les gestes simples qui pourrons porter des fruits qui peut-être nous étonneront et nous réjouiront.
« Seigneur Jésus, qui, à la veille de mourir pour nous, as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père, et ton Père en toi, Fais-nous ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion. Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance, et même d’hostilité mutuelle. Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. En toi, qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité, dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité. Amen. » (D’après l’abbé Paul Couturier)
