Le troisième dimanche de l’Avent est celui qui est consacré à la joie. C’est ce que nous rappelle l’antienne du début de la messe qui reprend les premiers mots du passage de la deuxième lecture tiré de la lettre de Saint Paul aux Philippiens : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie. » (Ph 4, 4). Cette note joyeuse est également signifiée par l’ornement rose qui n’est porté que deux fois dans l’année pour ce 3ème dimanche de l’Avent (dimanche de Gaudete) et le 4ème dimanche de Carême (dimanche de Laetare).
Cette joie que nous célébrons est celle que nous éprouvons à l’approche de la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est lui la cause de notre joie. Car lorsqu’il viendra dans sa gloire il établira « un règne sans limite et sans fin : règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix », comme le chante la préface de la fête du Christ Roi. C’est cette espérance qui nous rend joyeux et qui donne leur sens à toutes nos joies. En effet c’est l’annonce de la délivrance de toutes nos limites qui nous permettra de prendre notre véritable essor et qui nous permet de goûter déjà quelque chose de la joie dont nous jouirons éternellement dans le Ciel.
L’Apôtre Paul lorsque qu’il nous invite à la joie nous en donne le signe. Il ne dit pas : que votre exubérance, vos cris, vos chants manifestent votre joie mais : « Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus ».
C’est la sérénité, c’est-à-dire cette paix intérieure fondée sur l’accueil du mystère de la foi, qui signifie notre joie. Pour que son enracinement soit toujours plus profond l’Apôtre nous invite « à prier et à supplier », c’est ce qui nous permettra de ne pas nous inquiéter en face de ces événements catastrophiques qui surgissent dans la vie du monde, dans nos vies familiales, professionnelles, relationnelles et qui annoncent que la figure de ce monde va passer. Cette joie n’est pas naïve, elle n’ignore pas les difficultés du temps présent mais elle sait les aborder avec cette certitude qu’elles n’auront pas, en définitive, le dernier mot et ainsi elle donne la force et le courage de non seulement les affronter avec patience mais aussi d’essayer de trouver une solution aux problèmes qu’elles posent.
Cette joie est celle que les saints rayonnent, eux qui ont su ne pas se laisser prendre aux pièges que tendent les difficultés de la vie mais qui ont accueilli la force que Dieu donne. Alors soyons dans la joie puisque ce temps de l’Avent nous donne de fixer nos regards du côté d’où pointe l’aurore de ce jour nouveau que nous attendons en veillant dans la foi.