L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 2 juillet 2023

Une vie chrétienne plus authentique

« Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est
pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance
du Père, est ressuscité d’entre les morts. » (Rm 6, 4). Cette vie nouvelle ne cesse de faire grandir
en nous l’Espérance : « Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que
nous vivrons aussi avec lui. » (Rm 6, 8). Cette vie nouvelle a aussi ses exigences comme nous le
rappelle l’évangile de ce jour : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne
de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend
pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu
sa vie à cause de moi la gardera. » (Mt 10, 37-38).
Ces paroles de Jésus nous semblent dures et difficiles, elles peuvent nous paraître, dans un
premier temps avec l’enseignement du commandement : « Honore ton père et ta mère » (Dt 5,
16). Ou bien lorsque cela touche à l’amour que les parents doivent avoir pour leurs enfants… Il
n’est pas ici question d’intensité mais de priorité. Donner la priorité à l’amour pour Jésus ne
prive personne. C’est en effet en allant à la source que nous pouvons désaltérer. Il s’agit de nous
nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés (cf. Jn 13, 34). C’est bien là le problème
de nos vies chrétiennes, nous n’arrivons plus à mettre Dieu à sa place qui est la première. Il nous
arrive de le placer au second plan et c’est parfois le meilleur des cas car il arrive, hélas, que nous
nous souvenions de lui à l’occasion d’une naissance, d’un mariage ou de funérailles. Ce
déséquilibre de nos vies personnelles a incontestablement un retentissement sur notre vie
sociale et nous voyons comment l’aiguille de la boussole du monde ne cesse de s’agiter dans tous
les sens parce que l’orientation sur le bon pôle a disparu ou tend à disparaître.
Jésus ne nous laisse pas d’illusion sur l’effort nécessaire. Il s’agit de prendre sa croix. Ce n’est
donc pas un abonnement à un quelconque Club méditerranée mais l’entrée dans une démarche
où l’effort tient sa place ainsi que le renoncement à soi-même pour servir la volonté de Dieu :
« Deux amours ont donc fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre
; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste. L’une se glorifie en elle-même, l’autre
dans le Seigneur. L’une demande sa gloire aux hommes ; pour l’autre, Dieu témoin de sa
conscience est sa plus grande gloire. » (Saint Augustin, La Cité de Dieu)
Le temps de vacances qui approche pourrait être mis à profit pour redéfinir les priorités de nos
vies et remettre délibérément Dieu à la première place. C’est dans cette mesure que nous
deviendront toujours plus disciple de Jésus. Une vie de prière plus régulière, une lecture méditée
de la parole Dieu, une fréquentation renouvelée de l’Eucharistie et du Sacrement de Pénitence,
un regard transformé sur nos compagnons de route, une attention plus soutenue aux plus
pauvres… Les lieux de pose spirituelle ne manquent pas. Il suffit de s’organiser et de dégager un
peu de temps pour cela. Tout cela ravivera le don de Dieu reçu à notre Baptême et nous
permettra d’entendre ce que Jésus nous dit dans l’évangile de ce dimanche : « Qui a trouvé sa vie
la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera »

Michel Cacaud