L'ÉDITO DU PÈRE CACAUD

semaine du 9 juillet 2023

Venez à moi

« Aujourd’hui, dans l’Evangile, le Seigneur Jésus nous rappelle ces paroles que nous connaissons bien, mais qui nous émeuvent toujours: « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » (Mt 11, 28-30). Quand Jésus parcourait les routes de Galilée annonçant le Royaume de Dieu et guérissant de nombreux malades, il ressentait de la compassion pour les foules, parce qu’elles étaient fatiguées et épuisées, comme « des brebis sans berger » (cf. Mt 9, 35-36). Ce regard de Jésus semble se prolonger jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à notre monde. Aujourd’hui encore, il se pose sur tant de personnes oppressées par des conditions de vie difficiles mais aussi dépourvues de points de référence valides pour trouver un sens et un but à leur existence. Des multitudes épuisées se trouvent dans les pays les plus pauvres, éprouvées par l’indigence; et dans les pays les plus riches aussi, il y a tant d’hommes et de femmes insatisfaits, et même malades de dépression. Nous pensons aux nombreux réfugiés et déplacés, à ceux qui émigrent en mettant leur vie en danger. Le regard du Christ se pose sur toutes ces personnes, et même sur chacun de ces enfants de son Père qui est aux cieux et il répète: « Venez à moi, vous tous… ».
Jésus promet de donner à tous le « repos » mais pose une condition: « Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur ». Qu’est-ce que ce « joug » qui au lieu de peser soulage, et au lieu d’écraser soutient ? Le « joug » du Christ, c’est la loi de l’amour, et son commandement, qu’il a laissé à ses disciples (cf. Jn 13, 34; 15, 12). Le vrai remède aux blessures de l’humanité — matérielles comme la faim et les injustices, ou psychologiques et morales, provoquées par un faux bien-être — est une règle de vie fondée sur l’amour fraternel, qui a sa source dans l’amour de Dieu. Pour cela, il faut abandonner le chemin de l’arrogance de la violence utilisée pour se procurer des positions de pouvoir toujours plus grand, pour s’assurer le succès à tout prix. A l’égard de l’environnement aussi, il faut renoncer au style agressif qui a dominé ces derniers siècles et adopter une « douceur » raisonnable. Mais surtout, dans les rapports humains, interpersonnels, sociaux, la règle du respect et de la non-violence, c’est-à-dire de la force de la vérité, contre tout abus de pouvoir, est celle qui peut assurer un avenir digne de l’homme. »

Benoît XVI Angelus 2011-07-03

Michel Cacaud