Cet appel retentit dans l’Eglise en ce temps de Pentecôte mais on l’entend aussi au jour de la Confirmation ou de l’Ordination. Il n’est pas rare de l’entendre aussi aujourd’hui à l’occasion des mariages. Nous appelons l’Esprit Saint, l’Esprit promis par Jésus pour qu’il soit notre Défenseur, notre avocat, pour qu’il nous conduise à la Vérité tout entière, pour qu’il nous guide et nous conseille dans les moments solennels de notre vie mais aussi dans un quotidien dont nous avons souvent l’impression qu’il est sans relief. Je vous livre en cette fête quelques lignes de Mgr Lavarenne, prêtre Lyonnais, qui fut Directeur des Œuvres pontificales missionnaires et professeur aux Facultés catholiques qui nous dit bien que c’est dans l’ordinaire de notre vie que nous sommes appelés à nous laisser guider par l’Esprit Saint pour être ces témoins authentiques que le Seigneur appelle et envoie. Au moment où après les solennités pascales nous nous apprêtons à entrer dans le Temps Ordinaire méditons, à l’ombre de l’Esprit ces quelques lignes.
« Notre grandeur devant Dieu n’est pas dans le cadre où nous vivons, mais dans l’amour que nous avons au cœur. Celui-là aurait atteint la perfection, en quelque condition qu’il vive, qui serait arrivé à s’oublier entièrement lui-même, et à ne penser qu’à Dieu et à son devoir pour Dieu. » « Eh oui ! Nos menues actions de tous les jours, les plus simples, les plus vulgaires sont le trésor de notre vie spirituelle. Une occupation en interrompt une autre, il faut s’y mettre à trois fois pour réciter sa prière, on n’est pas assis qu’il faut se lever, c’est ceci, c’est cela, et puis encore autre chose. Quand on arrive au bout de la journée et qu’on regarde toutes ces choses coupées, ces brindilles d’action et comme ce déchet de travail, on est tenté de se plaindre de la pauvreté de sa vie. Mais regardez donc d’un peu plus près, ne voyez-vous pas que c’est de l’or ? Toute action bonne augmente en nous la grâce. Pendant que nous marchons en allant à notre travail, pendant que nos mains s’agitent dans les multiples gestes des devoirs les plus humbles, dans une journée que nous avons consacrée à Dieu, la grâce entre en nous et chacun de ces mouvements lui ouvre les valves de notre âme. Cette sorte de respiration de l’âme est une source admirable de vie. Si l’on n’en parle pas, c’est, je pense, parce que c’est trop simple, parce que cela se confond avec notre vie ordinaire. Mais la théologie, elle, en parle : ‘Si quelqu’un dit, dit le Concile de Trente, que chez un homme qui est dans l’amitié de Dieu toute bonne action ne mérite pas réellement une augmentation de grâce, qu’il soit anathème. »
Laissons l’Esprit-Saint, nous éclairer et nous guider pour une pas entreprendre une vie chrétienne rêvée mais bien ancrée dans un quotidien tel qu’il se présente. Ce n’est pas toujours très facile mais nous ne choisissons pas l’époque à laquelle nous vivons ni souvent les gens qui nous entourent et cependant nous savons bien que c’est bien là ou l’arbre est planté qu’il doit pousser.
Michel Cacaud