Tu es le pauvre, le dénué de tout…

Tu es la grande lumière de la pauvreté

auprès de qui l’or semble terne.

Toi qui sais tout, Toi dont la science infinie

naît de la surabondance de la pauvreté,

fais que les pauvres ne soient pas toujours écrasés.

Libère-les du lourd mépris attaché à leurs pas..

 

Mais s’il est encore une voix pour prendre leur défense,

fais qu’elle sonne haut, mon Dieu, et qu’on l’entende.

 

Où donc est celui

qui sut tirer sa force d’une grande pauvreté

au-delà du temps et de toute possession,

celui qui osa se dévêtir sur la place publique

et marcher nu au mépris de l’évêque ?

Où est-il le plus aimant des hommes,

le frère aux pieds nus des bêtes et des champs

qui savait voir l’éternité dans chaque chose ?

Il allait par les prés en parlant aux fleurs

comme on parle à des frères.

Il venait de la lumière

et allait vers une lumière plus grande

et sa cellule était pleine d’allégresse.

Où s’en est-il allé,

l’être de lumière, le rayonnant d’amour ?

Et pourquoi les pauvres,

qui n’ont que leur espoir pour les guider,

ne voient-ils plus au loin son fanal dans la nuit ?

Que ne se lève-t-il dans leur crépuscule,

lui, l’étoile du soir de la grande pauvreté !